"Des propos contraires aux valeurs de Sciences-Po" : la section disciplinaire de l'établissement saisie

Huit étudiants de Sciences Po Paris ont été renvoyés devant cette section pour des faits qui ont eu lieu en mars dernier lors d'un rassemblement pour la Palestine dans un amphithéâtre.

L'école a été plongée dans la tourmente le 12 mars dernier. 300 militants pro-palestiniens s'étaient réunis dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine", et avaient occupé l'amphithéâtre.

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Une étudiante juive "empêchée" de rentrer selon la direction

La direction avait alors indiqué qu'une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) avait "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre" et que "des propos accusatoires" avaient été prononcés à la tribune à l'encontre de l'association. L'UEJF avait alors dénoncé des propos antisémites, une version contestée par le comité Palestine de Sciences Po.

L'enquête interne "a permis d'établir la tenue d'actes et de propos contraires à notre règlement et aux valeurs de Sciences Po", a indiqué l'administrateur provisoire de Sciences Po, Jean Bassères, dans un message jeudi aux salariés et aux étudiants de l'école.

"Parmi ces actes, on compte l'occupation de l'amphithéâtre, le filtrage d'une étudiante à l'entrée, des propos à caractère discriminatoire tenus à l'encontre" de l'UEJF, "des propos dénigrant Sciences Po et ses personnels ainsi qu'un acte d'intimidation à l'égard d'un enseignant", poursuit-il.

"Ne la laissez pas rentrer, elle est sioniste"

Concernant le fait que la phrase "Ne la laissez pas rentrer, elle est sioniste" ait été prononcée, "les différentes auditions confirment que trois étudiants ont déclaré avoir entendu à proximité immédiate de l'amphithéâtre une telle phrase, mais selon différentes variantes", détaille-t-il.

La cellule d'enquête n'a donc "pas été en capacité d'identifier le ou les auteurs de ces propos", ajoute-t-il.

Les huit étudiants renvoyés devant la section disciplinaire risquent jusqu'à l'exclusion de l'enseignement supérieur pour cinq ans, selon la direction. 

L'UEJF salue la décision la décision de la direction 

L'UEJF a salué la décision de Sciences Po de saisir la commission disciplinaire, "un pas important contre la haine à l'université", selon elle.

"Cette décision importante doit aboutir au plus vite à des sanctions d'une absolue fermeté. Il y va de la sérénité des étudiants juifs à Sciences Po et sur les campus français", a-t-elle poursuivi sur X.

Le syndicat L'Union étudiante de Sciences Po a déploré de son côté cette saisine. "Que leur est-il reproché ? Avoir organisé une conférence pendant une matinée dans un amphithéâtre !", a-t-il dénoncé dans un communiqué, regrettant "une véritable chasse aux sorcières" et un "deux poids deux mesures de la direction criant".

Plusieurs mobilisations d'étudiants pour Gaza ont eu lieu depuis mars sur les campus de Sciences Po Paris, épicentre du mouvement en France, en écho à la mobilisation partie des campus américains.

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