L’ancien préfet de police de Paris est visé par une nouvelle information judiciaire, suite à une plainte de Maxime Nicolle. Cette figure des gilets jaunes dénonce sa "détention arbitraire" en marge du défilé du 14 juillet 2019.
"On ira jusqu’au bout", affirme Maxime Nicole sur Twitter. Après une plainte déposée par cette figure du mouvement des gilets jaunes, Didier Lallement est désormais visé par une seconde information judiciaire à Paris.
Les faits remontent au 14 juillet 2019, en marge du défilé parisien : dans la capitale, les festivités avaient été marquées par des tensions, près de 200 interpellations ainsi que des sifflets adressés à Emmanuel Macron. Trois figures des gilets jaunes avaient été interpellés et placés en garde en vue : Eric Drouet, pour "rébellion", ainsi que Jérôme Rodrigues et Maxime Nicolle, pour "organisation d'une manifestation illicite". Ils avaient tous les trois été relâchés quelques heures plus tard.
Suite à une première plainte simple sans résultat, Maxime Nicolle a déposé à Paris une plainte avec constitution de partie civile, qui aboutit quasi-automatiquement à la désignation d'un juge d'instruction. Un magistrat a ainsi récemment été désigné pour instruire ce dossier, a appris l'AFP auprès de l'avocat de Maxime Nicolle, Me Juan Branco. L'information a été confirmée à l'AFP de source proche du dossier.
"L'instrumentalisation des forces de l'ordre, et de l'appareil judiciaire, est inacceptable"
Le gilet jaune raconte s'être rendu ce jour-là sans signe distinctif sur les Champs-Elysées à Paris "pour assister aux festivités du 14 juillet", qui avaient fait l'objet d'un arrêté visant à éviter tout rassemblement de militants de ce mouvement. Maxime Nicolle affirme avoir fait l'objet d'une "interpellation ciblée" avant son placement en garde à vue pour "organisation d'une manifestation sur la voie publique ayant été interdite". La procédure avait été classée dans l'après-midi par le parquet de Paris.
Pour le gilet jaune, "nul élément (...) ne pouvait justifier" cette "arrestation politique visant à (l)'intimider, à (le) stigmatiser" et à "(l)'empêcher, sans base légale, de (se) rendre sur les Champs-Élysées pendant le défilé". "Cette information judiciaire, dont l'ouverture était demandée depuis 2019, devra déterminer qui, au sein de l'Elysée, du ministère de l'Intérieur et de la Préfecture de police de Paris, a ordonné et supervisé l'arrestation arbitraire de M. Nicolle, un fait gravissime et illégal, impropre d'un régime démocratique", a commenté Juan Branco. "L'instrumentalisation des forces de l'ordre, et de l'appareil judiciaire, est inacceptable", a déclaré l’avocat.
Une autre information judiciaire à Paris vise depuis peu Didier Lallement, suite à une plainte déposée pour "atteinte arbitraire à la liberté individuelle", "entrave à la liberté d'expression et de manifestation" et "mise en danger de la vie d'autrui". Au cœur des investigations : la gestion d’une manifestation de gilets jaunes place d’Italie, le 16 novembre 2019, coorganisée par Priscillia Ludosky et Faouzi Lellouche.