Élections européennes 2024 : face au nombre record de listes, les mairies ne veulent pas plomber leur budget pour acheter des panneaux

À deux semaines du scrutin, la campagne officielle a débuté ce lundi et c'est un casse-tête pour beaucoup de communes. On compte 38 listes en compétition cette année, un record qui implique de trouver autant de panneaux pour les affiches.

Devant la gare de Cergy-le-Haut (Val-d'Oise), on ne peut pas rater les affiches des candidats aux élections européennes. Chacun d'entre eux à le droit à une grande et une petite affiche, une présentation qui prend de la place.  

À Sagy (Val-d'Oise), une commune de 1 300 habitants, les panneaux en bois posés à même le sol encerclent quasiment l'école du village.

Du côté de Théméricourt (Val-d'Oise), le maire, agriculteur et brasseur de bière, est responsable de 300 administrés et a dû ajouter des panneaux en plastique. "La semaine dernière on nous a écrit qu'il y avait une 38e liste et qu'il fallait d'urgence ajouter un panneau. On n'avait plus que des intercalaires qui me servent à la brasserie pour les bouteilles et donc, on utilise ce qu'on peut dans nos mairies. On a du mal déjà à investir pour des élections normales donc là, il n'était pas question de racheter autre chose", explique Denis Sargeret.

"Je préfère [...] faire partir nos enfants en classe de découverte"

On retrouve le même souci d'économies à Ableiges (Val-d'Oise) avec ses 1 100 habitants. Les panneaux flambant neufs achetés 3 000 euros il y a deux ans ne suffisaient pas pour afficher correctement 38 listes et pourtant, le maire, assume : "Je n'ai pas voulu en racheter parce que -je suis maire d'une- petite commune du Vexin, donc petit budget. Je préfère mettre les 3 000 euros de panneaux que j'aurais dû mettre pour faire partir nos enfants en classe de découverte".

Patrick Pelletier a un plan B : diviser les panneaux en quatre parties égales mais trop petites pour les grandes affiches électorales. Il sait qu'il n'est pas autorisé à le faire mais prend ses responsabilités, ajoutant qu'"il suffirait d'officialiser un A3 et un A4 et ça suffirait largement". 

Ce qui exaspère ces petites communes c'est que les nombreux candidats aux européennes n'ont ni le budget ni les militants pour coller des affiches dans le Vexin.