Ce mardi, une tribune publiée par l'UNICEF alerte sur l'augmentation du nombre d'enfants à la rue. Les élus et associations signataires demandent à l'état d'agir pour venir en aide aux familles.
De nombreux élus franciliens ont signé cet appel à l'aide pour les enfants à la rue. Selon les derniers chiffres du service Intégré d'Accueil et d'Orientation datés du mois d'octobre, 1344 enfants de moins de 18 ans sont sans domicile fixe en Île-de-France. Selon la Fédération des Acteurs de la solidarité (FAS), leur famille a fait l'objet d'une demande non pourvue (DNP). Ce sont des familles qui ont appelé le Samu social au 115 pour avoir une solution d'hébergement et qui n'en n'ont pas eu. Des chiffres en hausse par rapport au mois d'août dernier. 827 enfants étaient alors sans solution d'hébergement.
Dans une tribune publiée ce mardi, l'UNICEF France et plusieurs associations alertent également sur l'aggravation de cette situation. L'ONG appelle le gouvernement à tendre vers l'objectif "zéro enfant à la rue". Dans ce but, l'organisme des Nations Unies exhorte l'Etat à augmenter le nombre de places disponibles dans les centres d'hébergements d'urgence. Une mesure "nécessaire pour mettre fin à des situations indignes".
L'UNICEF rappelle que le gouvernement a fait de la prévention de la pauvreté et de la lutte contre les inégalités dès l’enfance une priorité de son Pacte des Solidarités, annoncé par la Première ministre, Elisabeth Borne le 18 septembre dernier. Parmi les 1344 enfants concernés en Île-de-France, 1 sur 3 a moins de trois ans.
"Les critères de vulnérabilité ont été restreints. Aujourd'hui, seuls les enfants de quelques semaines ou quelques mois sont prioritaires pour l'accès aux hôtels sociaux", indique Julie Lignon, chargé du plaidoyer de lutte contre la pauvreté à l'UNICEF France. Au niveau national, 2822 enfants restent sans solution d'hébergement. "Ce constat est alarmant. Le parc d'hébergement d'urgence est saturé et la production de logements sociaux n'est pas suffisante pour répondre aux besoins actuels. Enfin, les chiffres des demandes non pourvues ne cessent d'augmenter depuis plusieurs années", note Julie Lignon.
📣TRIBUNE - Agir pour en finir avec le sans-abrisme des enfants : un devoir commun @UNICEF_france @FedeSolidarite @Abbe_Pierre @CollAssoUnies #JournéeRefusdelaMisere via @UNICEF_Media_Fr https://t.co/EdgkyjiPhZ
— UNICEF France Médias (@UNICEF_Media_Fr) October 17, 2023
"Il faut des conditions d'accueil plus dignes"
Au-delà du nombre de places disponibles, les signataires appellent également à des "conditions d'accueil des familles plus dignes". C'est la demande de William Martinet, député LFI-NUPES des Yvelines. "On a besoin que les hôtels sociaux qui accueillent ses familles soient assez équipés pour permettre à tous ceux qui y ont accès de vivre décemment", commente-t-il.
"Il y a parfois des mères de famille qui ne peuvent pas cuisiner à cause du manque d'espace dans les endroits où le 115 les oriente", poursuit le parlementaire. William Martinet évoque également "l'importance de la production de logements sociaux" pour mettre fin au "sans-abrisme des enfants".
Nathalie Latour, DG de @FedeSolidarite : Au 2 octobre on comptait 2 822 enfants restés sans solutions d’hébergement suite à leur demande au 115, soit une augmentation de plus de 40% entre le mois d'août et le mois d’octobre.
— C.A.U. (@CollAssoUnies) October 17, 2023
Des problématiques pour la scolarité des enfants
De son côté, le député NUPES-LFI de Paris Rodrigo Arenas demande un meilleur accompagnement des familles qui composent le 115. "Certaines ont très peu de temps pour se rendre dans les endroits où les dirige le Samu social et d'autres n'ont tout simplement pas les moyens de locomotion pour s'y rendre", explique l'ancien coprésident de la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves (FCPE).
"Il s'agit souvent d'enfants scolarisés donc on met aussi leur avenir en péril", poursuit celui qui est également membre de la commission éducation à l'Assemblée Nationale. "Leur scolarité est bouleversée. Ils arrivent souvent fatigués en classe à cause de leurs conditions d'hébergements précaires. Ils n'ont pas d'espace pour faire leurs devoirs", précise Julie Lignon. Les signatures sont transpartisanes puisque des députés de la majorité présidentielle ont également signé cet appel.