Epidémie de bronchiolite, forte augmentation des cas en Île-de-France

Les cas de cette maladie respiratoire qui touche les bébés sont en forte augmentation en Île-de-France. La région est passée en phase épidémique. Depuis deux ans, l'épidémie débute plus tôt dans la saison. Les soignants en pédiatrie s'inquiètent.

Les derniers jours ont montré une "poursuite de l'augmentation des indicateurs de surveillance de la bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans", explique l'agence Santé publique France dans son bulletin de surveillance hebdomadaire. "Ce qu'on voit actuellement est clairement une augmentation des indicateurs épidémiologiques, une hausse des hospitalisations", a indiqué Sophie Vaux, de Santé publique France, 

Au total, en France, 2.959 enfants de moins de deux ans sont passés aux urgences pour bronchiolite dans la semaine du 10 au 16 octobre, une progression de 46% par rapport à la semaine précédente. Parmi eux 973 ont dû être hospitalisés.

Courante et très contagieuse, la bronchiolite provoque chez les bébés une toux et une respiration difficile, rapide et sifflante. Même si elle est angoissante pour les jeunes parents, elle est la plupart du temps bénigne. 

En Île-de-France, le seuil épidémique déjà atteint

Selon les chiffres régionaux publiés par Santé Publique France, les passages dans les services d'urgences pour la bronchiolite ont déjà augmenté de 34,4% sur la semaine du 3 au 9 octobre. Les enfants de moins de 1 an composent la majorité des patients. Dans plus d'un tiers des cas, l'hospitalisation était nécessaire pour ces tout jeunes malades.

Une épidémie plus précoce

En cette mi-octobre, le nombre d'hospitalisations est ainsi plus élevé que ce qui est habituellement observé, confirmant le scénario d'une épidémie plus précoce pour la deuxième année d'affilée. L'an dernier, l'épidémie 2021-2022 avait commencé début octobre, et eu un impact sur l'ensemble de la saison plus important que d'ordinaire. En temps normal, l'épidémie de bronchiolite suit le même schéma saisonnier d'une année sur l'autre: elle démarre entre fin octobre et mi-novembre, atteint un pic en décembre, se termine fin janvier voire fin février.

Conséquences sur les services pédiatriques

Santé Publique France s'inquiète des répercussions sur les services de pédiatrie et rappelle l'importance des gestes barrières pour limiter la circulation du virus. Idem pour les soignants qui soulignent le manque de personnel à l'hôpital. "Je ne dirais pas qu'on est en train de craquer pour l'instant, mais on sent que ça commence à grimper", témoigne auprès de l'AFP Noëlla Manquin, infirmière puéricultrice à l'hôpital parisien Robert-Debré, ajoutant : "On a des enfants qui arrivent et qui sont (dans un état, NDLR) beaucoup plus grave qu'il y a une semaine: on va les garder beaucoup plus longtemps aux urgences", a-t-elle détaillé. "Ils sont de plus en plus petits, aussi: ça va de quelques jours à deux ou trois mois."

On savait très bien que, dès que l'épidémie de bronchiolite allait débuter, elle allait être le révélateur de notre indigence actuelle.

Isabelle Desguerre, cheffe du service de neurologie pédiatrique à l’hôpital Necker-Enfants malades,

Selon Isabelle Desguerre, cheffe du service de neurologie pédiatrique à l’hôpital Necker-Enfants malades, 20 % des lits qui accueillent les enfants sont fermés. "On est dans une situation sous tension depuis de très nombreux mois. Et dès qu'il y a une (aggravation) avec un phénomène épidémique, c'est le révélateur du dysfonctionnement général et du manque de lits d'aval pour les enfants', dénonce-t-elle.

Santé Publique France propose une brochure à l'attention des parents pour adopter les bons gestes en cas de bronchiolite.

Sources : AFP

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