Les tags antisémites retrouvés sur des façades d'immeubles en région parisienne en octobre 2023 sont l'œuvre d'une ingérence numérique russe. Les services pilotés par le Kremlin mènent des actions de désinformation dans plusieurs pays.
Les étoiles de David taguées sur des immeubles en région parisienne en octobre, en plein conflit entre Israël et le Hamas, l'ont été dans le cadre d'une opération pilotée par les services de sécurité russes (FSB), a indiqué vendredi une source proche du dossier, confirmant une information du journal Le Monde.
Des dizaines d'étoiles de David bleues apposées au pochoir avaient été découvertes sur des façades d'immeubles à Paris et en banlieue. Un couple de Moldaves avait été interpellé et le commanditaire présumé, un homme d'affaires moldave prorusse, identifié.
La France avait condamné dès novembre une "ingérence numérique russe" en dénonçant le rôle d'un réseau russe dans "l'amplification artificielle et la primo-diffusion sur les réseaux sociaux des photos des tags représentant des étoiles de David".
Une vaste opération d'ingérence
Dans une note confidentielle, révélée vendredi par Le Monde, et dont le contenu a été confirmé à l'AFP par une source proche du dossier, la DGSI assure que cette opération a été pilotée par le "5e département", un service chargé des opérations internationales au FSB.
Les équipes de #ComplementDenquete sont parties sur les traces des étoiles de David taguées dans Paris.
— Tristan Waleckx (@tristanwaleckx) February 15, 2024
Elles ont retrouvé, en Moldavie, le commanditaire d'une action qui porte la signature de la Russie, discret belligérant de #LaGuerreDeLinfo Israel/Hamaspic.twitter.com/qtpwOekhI4
Cette campagne de désinformation en France est un volet d'une opération d'ingérence plus vaste menée dans plusieurs pays européens, selon Le Monde. Toujours selon le quotidien, cette opération a débuté au printemps 2023 en Pologne, où des Moldaves, pilotés à distance par le FSB, ont mené des actions de désinformation, de surveillance et de sabotage. Des individus ont aussi relayé des slogans anti-OTAN, faisant croire que ce mouvement émanait de la société civile polonaise, ajoute Le Monde qui précise que la justice polonaise s'est saisie de plusieurs de ces dossiers.
En Espagne, en juillet, des manifestations pro-russes et anti-OTAN, relayées sur les réseaux sociaux, ont aussi été relevées par le renseignement espagnol. Selon Le Monde, l'Allemagne, la Roumanie ou l'Autriche, ont aussi été ciblées par cette opération.