"Un boum très fort", un bombardement, un attentat pour d'autres. Des riverains de la rue Saint-Jacques ont entendu l'explosion et vu l'immeuble en feu s'effondrer. Choqués, ils témoignent. Certains ne peuvent toujours pas regagner leur domicile ce mercredi soir.
"C'était comme dans un film. On a entendu une deuxième explosion, à peine deux minutes après la première, et on a vu la façade s'écrouler", raconte Anthony Halbert, qui tient une boucherie située à 50 mètres du bâtiment soufflé.
"J'ai entendu une déflagration énorme qui a fait vibrer les vitres", "ça a fait un boum très fort". Alexis, un étudiant de 23 ans, était dans sa chambre, dans un immeuble faisant face à celui effondré, quand "un gros boum" a "soufflé (ses) fenêtres" vers 16h55. "Ça fait super peur. De la fumée est passée au-dessus, des débris aussi, des feuilles volaient. On ne savait pas, si on sortait dans la rue, s'il allait se passer quelque chose, on ne savait pas si c'était terroriste", décrit l'étudiant, encore sous le choc.
Youssef, dont la sœur habite au 273 rue Saint-Jacques, à deux numéros de l'immeuble qui s'est effondré, explique avoir reçu un coup de fil à 17h03. Sa sœur faisait la sieste quand elle a été réveillée par une "énorme explosion". "Elle a cru que c'était un attentat. Elle n'a rien compris. Des affaires de son appartement sont tombées."
Des vitres soufflées à 500 mètres
L'explosion a provoqué un incendie et fait s'effondrer un immeuble où est installée une école de mode privée, près de l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce. La déflagration a été ressentie plusieurs dizaines de mètres à la ronde. En raison de la violence de l'explosion, des vitres ont été soufflées jusqu'à 500 mètres du lieu de la déflagration.
Un périmètre de sécurité a été installé. Dans la soirée, des riverains ont été autorisés à rentrer chez eux dans une partie de la rue du Val de Grâce. Mais ne d'autres ne pouvaient toujours pas regagner leur domicile. "Ça fait deux heures que je suis là, j’essaie de rentrer chez moi mais je ne peux pas. Je suis rentrée car j’ai entendu l’explosion, je n’étais pas très loin", témoigne à notre micro Christine, une riveraine de 41 ans qui habite rue Saint-Jacques, face au dispositif de sécurité.
Une cellule de crise à la mairie du 5e arrondissement
Une cellule de crise a été mise en place dans la mairie du 5e arrondissement, place du Panthéon, a expliqué Florence Berthout sur Fance-Info. Des douches et des lits de camp sont mis à disposition des personnes qui ne peuvent pas retourner chez elles, a-t-elle ajouté.
Certains riverains se sont vus proposer des relogements par les bailleurs sociaux. "Je ne suis pas sûre que les personnes pourront rapidement réintégrer ces deux immeubles", a-t-elle estimé, précisant que deux personnes "très âgées" ont été orientées vers un Ehpad.
La Ville de Paris propose également aux riverains impactés des relogements dans des équipements municipaux. "Des hébergements d'urgence sont mobilisés pour ce soir et les jours à venir si nécessaire" par la maire de Paris, a indiqué la maire de Paris Anne Hidalgo ce mercredi soir lors d'un point presse.
Plusieurs étudiants logés à la maison des Mines, une résidence universitaire de plus de 200 chambres réservée aux élèves de trois grandes écoles d'ingénieurs, viennent aux nouvelles et sont redirigés vers une autre résidence située boulevard Saint-Michel.