Lundi, la mairie de Paris a annoncé qu'elle allait provisionner 20 millions d'euros pour alimenter le futur fonds d'indemnisation des victimes de l'explosion de gaz de la rue de Trévise. Les associations se félicitent mais attendent de connaître les modalités de distribution de cette somme.
Il y a presque trois ans, le matin du 12 janvier 2019, une très forte explosion provoquée par une fuite de gaz a soufflé la rue de Trévise, dans le IXe arrondissement de Paris. Ce jour-là, le bilan humain est très lourd. Quatre personnes dont deux pompiers ont trouvé la mort et 66 personnes ont été blessées. Quatre salariés des hôtels de la rue ont été transférées à l'hôpital en urgence absolue, ils sont aujourd'hui handicapés à vie.
Linda Zaourar, présidente de l’association Vret (Victimes et rescapés de l'explosion de la rue de Trévise), est directrice de deux hôtels situés rue de Trévise à Paris. Le 12 janvier plusieurs membres de son équipe sont touchés par l’explosion.
"Les membres de mon équipe, Inès, Angela, Ameroche, Amor, ainsi que les touristes présents ce jour-là ont payé un lourd tribut", explique-t-elle. "Angela a perdu l’usage de son pied, Amor a eu l'œil arraché dans l’explosion".
"Depuis 33 mois, c’est un combat quotidien et nous ne voulons plus avoir à quémander"
L'espoir avec cette enveloppe de 20 millions, témoigne Linda Zaourar, "c’est que l’on prenne en charge les soins des victimes. Il faut savoir qu'Angela, porte depuis deux ans la même paire de chaussures orthopédiques, elle n’a pas eu la possibilité de changer, le coût était trop élevé, environ 1000 €". Un autre de ses employés est lourdement handicapé. "Amor qui a perdu un œil dans l’explosion est tombé dans la rue, depuis ses lunettes sont rafistolées au sparadrap. La Sécurité sociale ne rembourse qu’une paire par an et il n'a pas pu en changer", se désole-t-elle.
La signature d’un accord cadre est une urgence humanitaire. Les quatre victimes grièvement blessées n’ont plus de prises en charge pour leurs soins. @Anne_Hidalgo @JeanCASTEX @EmmanuelMacron
— VRET-Victimes&Rescapésdel'ExplosiondeTrévise1201 (@VictimesTrevise) October 4, 2021
"C’est un long combat"
"Nous nous réjouissons de cette avancée bien que cette décision soit bien tardive". Pour Dominique Paris, la présidente de l’association Trévise-Ensemble, interrogée ce matin sur le plateau de BFM, cet accord aurait dû intervenir depuis des mois.
"Cela fait 18 mois que nous attendons la signature de cet accord que nous avions proposé à la ville de Paris, dès février 2020". Elle souhaite maintenant que les procédures s'accélèrent et que le versement des 20 millions d’euros pour l’indemnisation des victimes soit effectif d'ici à la fin de l’année.
Sophia Seco, la directrice de la FENVAC (la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs) qui soutient dans leurs démarches les deux associations se félicite, elle aussi, de cette avancée.
Elle précise qu'il est prévu un rendez-vous demain mercredi avec le premier adjoint au maire de la ville de Paris, Emmanuel Grégoire. "Ce que l’on veut connaître, ce sont les modalités de distribution de ces 20 millions". Elle insiste sur un point important pour les associations, "c'est que l’on respecte une égalité de traitement pour toutes les victimes de l’explosion de la rue de Trévise" et qu'il y ait aussi "égalité de traitement par rapport à d’autres catastrophes, comme par exemple, celle d’AZF".