Fermeture du Centre Pompidou : à quoi ressemblera le musée d'art moderne après ses travaux en 2030 ?

Les architectes en charge de la métamorphose du Centre Pompidou ont dévoilé leurs ambitions pour le plus grand musée d'art moderne et contemporain en Europe. Malgré un financement encore incertain.

En septembre 2025, le Centre Pompidou fermera officiellement ses portes pour des travaux d'une durée de quatre ans. Un projet d'envergure, chiffré au total à 448 millions d'euros, qu'ont présenté ce jeudi les architectes sélectionnés pour mettre en œuvre les volets technique et culturel du projet. 

Désamianter le musée

L'enveloppe pour le volet dit technique de la rénovation du Centre s'élève à 262 millions d'euros, entièrement financés par l'Etat. Les travaux visent principalement à désamianter le bâtiment, en remplaçant les façades concernées.

Cette opération explique notamment la décision de fermer entièrement le site, alors que les étages n°5 et n°6, qui abritent les expositions, ne feront pas l'objet de travaux. "Mener ces travaux en site fermé s'avère indispensable pour réaliser le désamiantage total de l'enveloppe du bâtiment, là où le scénario en site ouvert ne permettait d'en réaliser que 20%", indique le Centre Pompidou.

Récemment, une pétition signée par des personnalités du monde politique et culturel, comme Julie Gayet ou Manuel Valls, demandait la fermeture partielle du site. 

L'objectif de ces travaux est également de rendre le bâtiment plus performant énergétiquement, avec 40% d'économie d'énergie annoncée. La sécurité et l'accessibilité seront également améliorées. "Nous voulons redonner les potentialités du neuf au Centre Pompidou", explique Adrien Paporello, l'architecte-ingénieur en charge du projet.

De nouveaux espaces

Pour imaginer ce nouveau Beaubourg, un duo d'architectes franco-japonais a été choisi. Il s'agit de Nicolas Moreau et Hiroko Kusunoki, qui ont mené ce projet avec l'architecte mexicaine Frida Escobedo. Le trio a eu pour mission de repenser les 45 000 m2 du Centre Pompidou. "Il nous fallait comprendre l'esprit initial du lieu, pour respecter ce patrimoine", confie Nicolas Moreau. 

À l’issue des travaux en 2030, le musée devrait être plus lumineux grâce au remplacement de portes coupe-feu opaques en version vitrées. Les architectes voulaient également rendre plus facile et claire la circulation au sein du pôle d'accueil et entre les multiples espaces. "Lors de la conception du Centre Pompidou, les notions de vitesse, d'animation et de diffusion d'informations symbolisaient le progrès. Aujourd'hui, le paradigme est inversé", expliquent les architectes. 

Au sein de l'Agora et du Forum, qui correspondent aux espaces centraux du musée, et qui comprennent les premiers sous-sols, des salles de cinéma, de théâtre et des "boîtes polyvalentes" vont être mises en place pour accueillir des expositions ou des spectacles. Un "pôle nouvelle génération" va également voir le jour, il offrira notamment des espaces de détente et de jeux aux enfants. 

Un financement encore incertain 

La Bpi, la bibliothèque publique d'information, sera quant à elle élargie et rénovée pour un budget de 19 millions d'euros. "On voit des jeunes faire 40 minutes de queue en période de révision du baccalauréat pour venir réviser à la Bpi, on espère qu'après les travaux l'attente sera réduite à 0", indique Laurent Le Bon, le président du Centre Pompidou.

 

Enfin, le septième étage, actuellement inaccessible, sera ouvert au public grâce à la création d'un toit-terrasse qui offrira une vue panoramique sur Paris. 

Mais tous ces projets architecturaux ne verront peut-être pas le jour. Le volet culturel des travaux est entièrement financé par le Centre Pompidou, qui n'a pour l'instant récolté que 60 des 186 millions d'euros nécessaires à leur réalisation. "Si l'intégralité du budget n'est pas réunie, le volet culturel sera adapté", concède le président. 

Un prochain déménagement

Lors du déménagement progressif du Centre Pompidou, qui commencera dès le mois d'octobre prochain, une partie des collections comprenant environ 140 000 œuvres au total, dont 3 000 exposées en permanence, seront accueillies au Grand Palais, en travaux lui aussi depuis 2021, indique l'AFP.

D'autres œuvres seront dispersées dans différents musées parisiens (le Louvre, Orsay, Orangerie, Jeu de Paume, Guimet, Quai Branly...), au Centre Pompidou à Metz, en région, en Martinique et en Guadeloupe ainsi qu'à l'étranger.

►A lire aussi : La grève est reconduite au Centre Pompidou : "Si les agents se battent, c'est pour maintenir leur savoir-faire"

À l'automne dernier, les salariés du Centre Pompidou ont suivi une longue grève pour l'avenir de leurs emplois et de leurs missions. Pendant la fermeture, les agents doivent être redéployés pour partie au Grand Palais, dans des locaux de stockage des collections au nord de Paris puis sur un nouveau pôle de création et de conservation à Massy (région parisienne) qui doit ouvrir en 2026, selon l'AFP.

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