La grève est reconduite au Centre Pompidou : "Si les agents se battent, c'est pour maintenir leur savoir-faire"

Les personnels grévistes du Centre Pompidou ont décidé de poursuivre leur mouvement social entamé le 16 octobre. Beaubourg doit fermer ses portes pour cinq ans en raison de travaux et les personnels redoutent une externalisation "massive" de leurs activités. Les agents grévistes refusent de signer en l'état, le protocole d'accord proposé par la direction.

Ouvrira ? Ouvrira pas ? Depuis le début du mouvement social le 16 octobre, les visiteurs du Centre Pompidou se posent quasi quotidiennement la question. Beaubourg totalise depuis maintenant deux mois, 24 jours de fermeture selon la direction du Centre. Ces fermetures successives totales et partielles, nombreuses pendant les fêtes de fin d'année, ont impacté la fréquentation de l'ensemble des expositions temporaires, dont la grande exposition événementielle : "Picasso. Dessiner à l'infini", qui doit s'achever le 15 janvier.

Ce jeudi, la décision prise par l'assemblée générale des personnels engagés dans ce mouvement social, ne présage pas d'une reprise prochaine des activités de l'établissement. "À l'unanimité des agents en assemblée générale - 200 personnes - on a décidé de poursuivre la grève ( ... ) le préavis court jusqu'au 15 février ", annonce Olliver Melt, secrétaire de la section et l'un des représentants de l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, Unsa, SUD).

Pour rappel, le centre Pompidou doit fermer ses portes pendant cinq ans à partir de 2025  pour la réalisation d'importants travaux de désamiantage et de restauration. Le chantier considérable signifie le déménagement de près de 480 employés sur 1000 travaillant dans cet établissement cinquantenaire. Depuis le début de mouvement social en octobre dernier, les personnels demandent des garanties sur le maintien du plafond d'emplois et la non-externalisation de leurs missions pendant la fermeture du lieu.

La crainte d'une externalisation "massive"

Ollivier Melt ne redoute pas des licenciements pendant les travaux, la direction du Centre l'assure d'ailleurs, mais si les agents grévistes selon lui "se battent aujourd’hui, c'est pour préserver leur savoir-faire, un collectif de travail".

Contacté ce jeudi, la direction de l'établissement confirme cependant, pour chacun de ses agents, la "garantie de retrouver à la réouverture en 2030 son emploi qui ne sera donc pas externalisé ou un emploi correspondant à ses compétences". Mais les personnels grévistes craignent de leur côte que "la direction du Centre Pompidou profite de l'occasion de la fermeture pour réduire les effectifs et mette les agents devant le fait accompli d'une externalisation massive", comme l'explique Olliver Melt.

Autrement dit que le Centre Pompidou recourt progressivement à des "sociétés prestataires pour en faire un travail qui était effectué auparavant par les agents employés" dans les secteurs comme la billetterie, la sécurité ou encore dans des ateliers comme la menuiserie, l'électricité ou l'accrochage.

Un report de déménagement demandé

Les personnels concernés par le déménagement doivent être redéployés notamment au Grand Palais (en travaux et qui doit rouvrir en 2024), dans un bâtiment du 12e arrondissement, dans des locaux de stockage des collections au nord de Paris pour une cinquantaine d'entre eux ou encore sur un nouveau pôle abritant les réserves à Massy.

Le Centre Pompidou Francilien dans l'Essonne est censé ouvrir à l'été 2026. Sur ce dernier point, l'intersyndicale souhaite un report du déménagement d'un an en 2026. "Le temps que Massy s'ouvre" pour accueillir "en une seule fois", argumente Ollivier Melt, les dizaines de milliers d'œuvres actuellement dans les réserves ou accrochées à Beaubourg. 

Les personnels grévistes ont adressé ce jeudi un courrier au Secrétariat général du ministère de la Cuture dans lequel ils demandent la tenue d'une nouvelle réunion avec la présidence et la direction du Centre Pompidou.

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