Fermeture temporaire du Grand Rex : comment résistent les cinémas parisiens face à la crise ?

Fidélité de la clientèle, impact des blockbusters… Alors que le Grand Rex ferme provisoirement ses portes pour près d’un mois, certaines salles résistent "un peu mieux" à la chute de la fréquentation.

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C’est une première malheureuse pour les spectateurs de cette salle mythique : le Grand Rex, réputé comme étant le plus grand cinéma d’Europe, ferme ses portes. En 90 ans d'existence, une telle décision n’avait jamais été annoncée.

Suicide Squad, Invisible Man, Ip Man 4… Les derniers films sont projetés ce lundi soir, avant près d’un mois d’obscurité. Victime indirecte de la crise sanitaire, l’établissement a vu sa fréquentation divisée par trois depuis sa réouverture post-confinement, le 22 juin dernier."Le mois d'août étant le mois le plus calme pour notre métier, puisque la majorité des Parisiens partent en vacances, la fréquentation ne fait que baisser", avait annoncé un communiqué de l'établissement. Et d’ajouter : "La situation du virus en Amérique du Nord et du Sud étant très compliquée, leurs salles sont toujours fermées et les films voient leurs sorties repoussées chaque jour. Nous n'avons donc pas suffisamment de nouveaux contenus à vous offrir."

Les petites salles indépendantes résistent "un peu mieux"

Fabien Houi, directeur du cinéma Le Brady, dans le Xe arrondissement, et président des Cinémas indépendants parisiens, a lui aussi constaté une baisse des entrées. "Mais dans l’ensemble, on peut se satisfaire, dans la problématique actuelle, d’environ 50% de pertes de nos spectateurs, parfois un peu moins" selon les exploitations, nuance-t-il. "Dans l’ensemble, on arrive à peu près à résister", avance le responsable.

[Les blockbusters américains] manquent à l’affiche sur l’ensemble de la filière, mais les cinémas indépendants, notamment parisiens, de par la diversité des films qu’on propose, arrivent à résister un petit peu mieux.

Fabien Houi, directeur du Brady et président des Cinémas indépendants parisiens

L’un des principaux facteurs expliquant la crise actuelle du secteur reste sans doute le report des blockbusters américains, surtout pour les multiplex. "Ces films-là manquent à l’affiche sur l’ensemble de la filière, mais les cinémas indépendants, notamment parisiens, de par la diversité des films qu’on propose, arrivent à résister un petit peu mieux à cette absence de spectateurs", explique Fabien Houi. Il cite entre autres des "spectateurs assidus, réguliers".

"Nous avons une capacité de réaction assez grande, ce qui fait que face à l’adversité peut-être qu’on arrive un peu mieux à résister, poursuit le directeur du Brady. On essaye aussi d’aller vers nos spectateurs, ça doit nous aider sur la longueur."

"Dans l’absolu le maillage de films n’est pas là"

"Les rétrospectives marchent, et des salles – parmi nos adhérents – qui sont spécialisées dans ce style de propositions", détaille-t-il, citant par ailleurs des œuvres originales comme Eté 85, La nuit venue, ou encore L’infirmière dont la sortie est prévue la semaine prochaine.

"Ce sont des films qui ne sont pas obligatoirement de nationalité américaine, qui sont de belles propositions, conclut le président des Cinémas indépendants parisiens. Et c’est aussi ce qui nous aide aussi à exister, mais dans l’absolu le maillage de films n’est pas là, nous n’avons pas l’intégralité de l’offre et ça nous manque beaucoup."

Du côté du Grand Rex, la direction espère rallumer les projecteurs le 26 août prochain avec un marathon Harry Potter.
 
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