Ça Rap à l’Institut du Monde Arabe ! Pour la deuxième édition de son festival Arabofolies, l’Ima invite une dizaine de jeunes groupes de rap comme "Billet d’humeur" et "Fanny Polly", très attachés aux textes ciselés et à la langue française.
Quelle relation entre la musique arabo andalouse et le Rap ? Avec la deuxième édition de son festival Arabofolies, l’Institut du Monde Arabe créé des ponts entre les rythmes lancinants de la musique traditionnelle et le tempo du rap. Un rapprochement qui s’opère également par l’attachement aux paroles et aux textes forts, souvent sans concession.
Pour Marie Descourtieux, la programmatrice du festival, le rap a toute sa place dans la programmation de l’institution: « Ce qui m’a frappé lorsque je suis allée au Demi festival à Sète, un festival créé par le rappeur Demi Portion, à qui on a confié la carte blanche à l’IMA, c’est la richesse et l’importance des textes dans le rap. Des textes magnifiques et percutants. Et cet intérêt pour le beau texte, on le retrouve dans les musiques traditionnelles arabo andalouses ». Pour cette carte blanche, le rappeur Demi Portion s’est entouré d’une dizaine de groupes, tous portés par la richesse de la langue française.
Jouer à l’IMA, c’est classe
Exemple avec Billet d’Humeur, un groupe de Seine-et-Marne découvert dans le métro « On aime le principe de transmission » nous explique Brice, un des 4 membres du groupe « On adore donner des cours de beat box, par exemple. Transmettre ce qu’on sait faire, c’est bien. Quand on jouait dans le métro, c’était pareil. Ça aide » reprend Allan, un des chanteurs « Grâce à l’organisation et à la Ratp, on a joué au festival Solidays, au festival des Inrock. On a partagé avec beaucoup d’artistes, et on a aussi fait l’Olympia pour les 25 ans des musiciens du métro » poursuit Davy, le troisième chanteur de Billet d’Humeur « On est super content que Demi Portion nous choisisse pour jouer à l’Institut du Monde Arabe » s’esclaffe, Brice « C’est classe quand même » rire général.
Le rap, c’est de la poésie, c’est un art
C’est vrai, que les occasions de jouer à l’IMA pour un groupe de rap Franciliens, ne sont pas si fréquentes. Mais cette année, puisque le thème du festival est la transmission. Plusieurs groupes de la région ont été invités.
Pour Fanny Polly, une des rares femmes à exister dans ce milieu plutôt préempté par les hommes « Le rap, c’est de la poésie moderne. Pour moi, le texte, c’est l’essentiel. » Son talent d’écriture et son attachement aux beaux textes lui valent les louanges de nombreux artistes du milieu. « Chez la nouvelle génération, au contraire, je trouve que ça se perd un peu. Tu vois, le côté poétique, il se perd pour laisser place à l’aspect Entertainment, à l’ambiance ».
Avec son collectif composé de filles, Fanny Polly rime les mots et fait danser le tempo. Car en plus d’être poète, la jeune femme est une danseuse de Hip Hop émérite. Un talent, deux en un, qui en France fait figure d’exception. Dans le hip hop, les artistes capables de danser et de chanter, en même temps, se comptent à peine sur une main.
« Festival Arabofolies » soirée spéciale Rap, le 14 et 15 juin à l’Institut du Monde Arabe. Paris 5ème
En savoir plus : https://www.imarabe.org/fr/actualites/spectacles/2019/arabofolies-transmissions