Le Conseil d'État suspend l'arrêté du ministre de l'Intérieur interdisant le déplacement des supporters du FC Nantes à Paris samedi pour assister au match de Ligue 1 contre le PSG au Parc des Princes à 21h00.
La plus haute juridiction administrative, saisie par l'Association nationale des supporters (ANS), indique que "l'association requérante est fondée à soutenir que l'interdiction concernant les personnes se prévalant de la qualité de supporter du FC Nantes ou se comportant comme tel édictée par l'arrêté attaqué du ministre de l'intérieur porte une atteinte grave et manifestement disproportionnée aux libertés fondamentales de ces personnes".
Après avoir regretté que le PSG eut déjà "vendu toutes les places de l'espace visiteurs aux supporters du club de la capitale" et "recommandé à ses supporters de ne pas se rendre au Parc", le FC Nantes a finalement annoncé en début de soirée être parvenu à un accord avec le club parisien "pour débloquer un espace à destination de ses supporters".
"Pour les supporters qui souhaitent assister à la rencontre (...), le guichet visiteurs leur sera réservé", a poursuivi le club nantais dans un communiqué.
Après discussion, le FC Nantes est parvenu à un accord pour débloquer un espace à destination de ses supporters.
— FC Nantes (@FCNantes) November 30, 2024
Pour les supporters qui souhaitent assister à la rencontre au Parc des Princes, le guichet visiteurs leur sera réservé.
"Des supporters à haut risque"
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait pris l'arrêté d'interdiction de déplacement au regard de la présence annoncée de "plus de 1.000 supporters nantais dont 250 ultras, membres de la Brigade Loire". Il avait fait valoir que, "dans ces conditions, et compte tenu de la présence de ces groupes de supporters à haut risque, du fait de leur comportement violent à domicile ou en déplacement (...), il existe un risque avéré de troubles graves à l'ordre public tant en amont qu'en aval de la rencontre". Dans une autre note consultée également par l'AFP, les autorités avaient jugé "possibles" des "tensions voire violences du fait d'un contentieux historique entre les supporters des deux équipes".
Cette décision intervenait une semaine après des incidents lors du match de L1 Nantes-Le Havre, dimanche à La Beaujoire. La rencontre avait été interrompue quand des supporters nantais avaient tenté d'envahir la pelouse, furieux de voir leur équipe être menée 2-0. Des supporters de la tribune Loire avaient lancé des projectiles et cassé un premier périmètre de sécurité en pénétrant sur le terrain, provoquant l'intervention de CRS et d'agents de sécurité.
Une procédure de dissolution de la Brigade Loire, un groupe de supporteurs ultras du FC Nantes, est à l'étude depuis ces incidents, a-t-on appris mardi auprès du ministère de l'Intérieur.