Gilets jaunes : de retour dans la rue à Paris pour les trois mois du mouvement

Les gilets jaunes manifestent pour leur quatorzième samedi de mobilisation à Paris. Un mouvement qui se poursuit la journée de dimanche, qui sera le troisième mois jour pour jour du début des manifestations.

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Les gilets jaunes vont-ils toujours convaincre l'opinion, au moment de leur mobilisation pour "l'acte 14" du mouvement, trois mois après le début des premières manifestations ?

Les chiffres du gouvernement, qui a recensé 51.400 manifestants en France lors de l'acte 13, esquissent une décrue de la mobilisation ces dernières semaines. Un affaiblissement toutefois contesté par le mouvement, qui concède seulement une stagnation de ses forces en revendiquant la présence de 118.000 manifestants samedi dernier.Ce samedi midi, ils étaient quelques milliers à défiler, dans le calme, sur l'avenue des Champs-Élysées, au niveau de l'Arc de triomphe, sur ce lieu devenu le symbole de leur contestation. 3.000 à 14 heures selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

D'abord soutenu par une large majorité de Français, pour la première fois, une majorité de Français (56%) souhaitent que la mobilisation s'arrête, selon un sondage Elabe diffusé mercredi.

Malgré ces signes de lassitude, beaucoup de "gilets jaunes" ne veulent "rien lâcher".

 

Tensions dans le cortège principal

Quelques tensions sont apparues en milieu d'après-midi, vers 15 heures. En particulier quand le cortège a atteint le boulevard Saint-Michel, dans le Ve arrondissement de Paris.

Elles se sont poursuivies à Invalides (VIIe) lors de la dispersion des manifestations.

 

"Insurrection" ou "manif pacifique" ?

Les modalités d'action font en revanche l'objet de nombreux débats, au sein d'un mouvement protéiforme qui a fragilisé l'exécutif et l'a contraint à faire des concessions et à lancer un grand débat pour tenter de sortir de la crise.

Ce samedi, un événement largement suivi sur Facebook appelle à des "insurrections" et à "bloquer la place de l'Etoile le plus longtemps possible". Un autre événement, encore plus populaire sur le réseau social, donne lui rendez-vous dimanche au même endroit, pour une manifestation "déclarée et pacifique" qui doit défiler essentiellement sur la rive gauche. Les figures historiques du mouvement sont elles-mêmes plutôt discrètes sur leurs intentions notamment Eric Drouet, un des initiateurs de la première mobilisation du 17 novembre.

"Sur chacune des deux journées, des rassemblements informels et la constitution de cortèges sauvages ne peuvent être exclus", prévient la préfecture de police de Paris, qui promet un "dispositif conséquent" pour sécuriser la capitale.

Comme lors des précédents samedis, l'acte 13 avait été marqué par des incidents, notamment devant l'Assemblée nationale, où un manifestant a eu la main arrachée lors d'affrontements avec les forces de l'ordre, entretenant la controverse sur les violences policières. 

"On nous écoute pas"

"Ce mouvement ne revendique plus rien", a estimé jeudi le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, autre cible de choix des manifestants, en ironisant: "Il revendique de faire une manifestation pour commémorer ses propres trois mois."

"Je ne vois pas pourquoi on s'arrêterait, on nous écoute pas", rétorque Chantal, porte-parole des gilets jaunes à Marseille. "On débat à notre place, mais nous, depuis novembre, on sait ce qu'on veut: du concret, c'est-à-dire une hausse du pouvoir d'achat et plus de services publics."

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