Avec des mégaprojets urbains comme EuropaCity, l’urbanisation des terres utilisées jusqu’ici par les agriculteurs fait débat en Île-de-France. Alors, la région parisienne reste-t-elle bien une terre agricole ? La réponse, carte à l’appui.
A Gonesse, dans le Val-d’Oise, la construction du projet Europacity d’ici 2024 s’annonce colossale : 80 hectares d’infrastructures hôtelières, touristiques et commerciales, plantées aux portes de Paris, en plein territoire agricole. Forcément, le futur méga-centre de loisirs réchauffe les débats sur l’urbanisation de l’Île-de-France.Selon la fédération nationale des Safer (sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural), l’artificialisation de la région parisienne semble apparemment en hausse. Logements, zones commerciales, routes… Le marché de l’artificialisation des sols agricoles a été divisé par deux entre 2007 et 2014, mais repart à la hausse ces dernières années. Il y a deux ans, 28.000 hectares de sol agricole ont été mangés par l’urbanisation.
Près de 600.000 hectares d’espace agricole dans la région
Alors, face au risque de bétonisation, les champs franciliens sont-ils vraiment grignotés par la ville ? Carte à l’appui, voici l’évolution du taux d’espace agricole, commune par commune, sur 30 années en Île-de-France (la visualisation se base sur des données de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la région Île-de-France) :L'évolution du taux d'espace agricole en Île-de-France (hors Paris), de 1982 à 2012 :Globalement, même si le nombre d’exploitations agricoles baisse (moins 22 % en dix ans, de 2000 à 2010), le phénomène est compensé par des exploitations de plus en plus grosses. Situées majoritairement en grande couronne, les terres utilisées par les agriculteurs restent au total quasi stables : selon notre carte, on compte près de 598.830 hectares d’espace agricole en Île-de-France.
Ceci dit, le débat reste bien d’actualité : en cinquante ans, 100.000 hectares de terres fertiles ont disparu au profit du développement de l’agglomération parisienne.