Entre 100 et 150 Ehpad d'Ile-de-France seraient déjà touchés par l'épidémie de coronavirus, a estimé mercredi le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), selon qui l'ampleur exacte du phénomène au niveau national est à ce stade inconnue.
"On sait qu'en Ile-de-France, sur les 700 Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, ndlr), il y en a à peu près entre 100 et 150 qui pourraient être déjà touchés par le Covid-19", a déclaré sur franceinfo Frédéric Valletoux.Mais "on n'a pas de chiffres agrégés" sur les personnes touchées par le coronavirus dans les Ehpad et "on ne sait pas exactement quelle est la situation réelle", a poursuivi le président de la FHF, organisme regroupant 1.000 hôpitaux publics et 3.800 Ehpad publics.
"On ne sait pas aujourd'hui mesurer l'étendue des dégâts dans les maisons de retraite, il faut avoir la lucidité de le dire", a insisté Frédéric Valletoux, évoquant "une zone d'ombre". Néanmoins, "on a des témoignages de situation très tendue", a-t-il ajouté.
"Les deux principaux lieux de décès sont l'hôpital et les Ehpad"
Plusieurs dizaines de décès ont été signalés ces derniers jours dans des Ehpad, touchés de plein fouet par l'épidémie, malgré une réclusion stricte des résidents. A ce stade, aucun bilan global des victimes n'a été communiqué par les autorités pour ces établissements. "Les deux principaux lieux de décès sont l'hôpital et les Ehpad", a toutefois souligné mardi le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, en annonçant la mise en place d'un "suivi quotidien de la mortalité" dans les établissements pour personnes âgées "dans les tout prochains jours".Pour Frédéric Valletoux, "c'est une situation de crise", notamment "pour les familles", privées de visites à leurs parents âgés. "Il faut leur donner l'information, il faut les rassurer en leur disant que toutes les mesures sont prises", a-t-il jugé.
Le président de la FHF a aussi appelé à équiper correctement et au plus vite les équipes "qui prennent en charge" les résidents. "Aujourd'hui, il y a une urgence, ce sont les mesures de protection pour les personnels (...) Clairement, ça tarde à arriver sur le terrain", a-t-il regretté.