Alors que la RATP et la SNCF s’attendent à un retour massif des usagers dans les transports cette semaine, les franciliens respectent-ils bien l’obligation de porter un masque dans les transports en commun ? Pour certains médecins une relâche serait dangereuse.
Un trafic quasi normal à la RATP. Huit trains sur dix aux heures de pointe côté SNCF. En Île-de-France, l'offre de transports ne cesse d'augmenter, pour répondre aux besoins des usagers qui doivent être masqués et tenter de respecter les distanciations physiques. Pourtant en ce long week-end de l'Ascension, IDF Mobilité affirme avoir observé un certain "relâchement" en ce qui concerne le port obligatoire du masque.
Valérie Pécresse l’affirme, le port du masque semble être moins bien respecté notamment en dehors des heures de pointe. Hier sur notre antenne, la présidente de la Région et d'IDF Mobilité s’en est inquiétée "Si on a vu au démarrage du déconfinement, beaucoup de respect de cette règle du port du masque, on s’aperçoit qu’au fil des jours, le respect s’effiloche, qu’il y a du relâchement". Rappellant que "les masques sont obligatoires dans les transports".On s’aperçoit qu’au fil des jours, le respect s’effiloche
#TransportsIDF je dois mettre en garde les Franciliens, avant la 3e semaine de deconfinement, sur le relâchement du port du masque dans les transports en commun. Protégeons-nous pour protéger les autres! #TousResponsables pic.twitter.com/sSmJWcuADw
— Valérie Pécresse (@vpecresse) May 24, 2020
Valérie Pécresse s’appuie sur deux expérimentations menées à Châtelet-Les Halles (Paris) et dans les gares d'Aulnay-sous-Bois et du Bourget en Seine-Saint-Denis. Des capteurs vidéos y ont été installés et détectent les personnes masquées. "Au début du confinement, 90 % des usagers respectaient l'obligation. Mais une baisse notable a été constatée au cours du pont de l'Ascension où seuls 70% et parfois 50% des usagers dans certaines zones et hors heures de pointe, portaient un masque" nous rapporte une source proche de Valérie Pécresse. Par ailleurs, 15 000 usagers se sont vus refuser l'accès au réseau francilien pour non port du masque, apprend t-on également.Seuls 70% et parfois 50% des usagers dans certaines zones et hors heures de pointe portaient un masque ce week-end
Dans les transports, le port du masque est globalement respecté
Ce lundi 25 mai, l’obligation du port du masque semble être respectée. Contactée, la direction de la RATP se veut rassurante et soutient que les usagers portent bien un masque dans les transports en commun. "Ce matin nous sommes rassurés après avoir observé que le port du masque et les gestes barrières sont toujours majoritairement respectés par nos voyageurs comme c’est le cas depuis le début du déconfinement". La RATP affirme, sans donner de chiffres, qu'elle procède à des contrôles pour s’assurer du respect des règles depuis le 11 mai.Des informations confirmées par Cémil Kaygisiz, délégué syndical CGT à la RATP. "Gobalement le port du masque est respecté. 98 % des usagers le portent. Il reste quelques secteurs notamment dans le Val-de-Marne ou à Paris, mais ce sont de rares exceptions", affirme t-il. En revanche, il regrette qu’il n’y ait plus de distribution de masques gratuits à l'entrée des stations de métro ou des gares. Pour lui, les masques sont trop chers pour certaines familles défavorisées.
Masques, gestes barrières, distanciation sociale
Benjamin Davido, médecin infectiologue et directeur de la cellule de crise Covid-19 à l'hôpital Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), le martelle. Il faut porter un masque. "Il est nécessaire de continuer à porter le masque et pas uniquement dans les transports en commun. Il faut appliquer des règles strictes. On ne s'en sortira pas par magie parce qu’il va faire beau, et que le soleil va chasser le virus. Les gens pensent que l’épidémie est derrière nous. Mais non. On va vivre avec ce virus pendant des mois, il va continuer à circuler, à bas bruit. Le nerf de la guerre, c'est de le rappeler aux gens".Le déconfinement est plus compliqué à mener que le confinement
Il regrette le manque de clareté des discours politiques et médicaux susceptible d'expliquer le relâchement observé chez certains. "On n'a pas assez communiqué sur l’importance de porter un masque même en dehors des transports en commun. En hygiène, cela ne marche que s’il y a des règles claires et aujourd’hui il n’y a pas de règles. Il faut une parole forte et répétée dans le temps. Le déconfinement est plus compliqué à mener que le confinement. Le challenge est là", conclut-il.
Des villes comme Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine ont imposé le port du masque dans les lieux publics. A Sceaux, le maire avait pris un même arrêté municipal. Annulé quelques jours plus tard par le Conseil d'Etat.