Enseignes allumées, manifestations... Le monde de la culture en colère

Face à la prolongation de la fermeture des salles et des lieux culturels décidée par le gouvernement, le monde du spectacle et de la culture a prévu de se rassembler mardi 15 décembre pour crier sa colère à Paris et partout en France.

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Après les annonces de Jean Castex du jeudi 10 décembre, les salles de spectacle et les lieux culturels vont demeurer fermés au moins jusqu’au 7 janvier prochain. Un coup de massue pour les professionnels du secteur qui espéraient rouvrir dès ce mardi 15 décembre.

Bis repetita : la France sort mardi d'un deuxième confinement qui laissera la place à un couvre-feu de 20 heures à 6 heures, sauf pour le réveillon de Noël. Malgré des airs de déjà vu, ce déconfinement est très différent de celui de mai dernier.

Cette fois, théâtres, salles de spectacle, cinémas, musées, ou encore tribunes de stade, resteront fermés, au moins trois semaines de plus. Une décision justifiée par le fait "d'éviter d'accroître les flux, les concentrations, les brassages de public", mais qui a provoqué la colère du monde de la culture.

Les professionnels et syndicats du spectacle dénoncent une mise à mort du secteur et réclament la réouverture de tous les lieux culturels : pour se faire entendre, ils organisent plusieurs initiatives et rassemblements.

Une manifestation a débuté ce mardi midi à la Bastille

A Paris, le rendez-vous avait été fixé à midi Place de la Bastille par la CGT Spectacle, qui appelle les salariés du spectacle, du cinéma et de l'audiovisuel à dénoncer la "politique du yoyo du gouvernement". Dans un communiqué commun, le syndicat CGT Spectacle reproche au gouvernement qu' "aucune concertation" n'ait été organisée "comme le recommande le conseil scientifique lui-même, aucune prise en compte des protocoles sanitaires très stricts mis en place dans les lieux de spectacle et de cinéma, ou consacrés aux arts visuels, aucune prise en compte de la mobilisation et du travail des équipes artistiques et des lieux qui ont œuvré sans relâche pour être au rendez-vous !". Le syndicat précise aussi que "Les lieux de culture ne sont pas traités équitablement avec les lieux de culte, aux conditions pourtant équivalentes en termes d’espace et d’accueil du public".

Un rassemblement est prévu ce mardi à 18h30 devant le théâtre de l'Atelier

Un autre rassemblement, en fin de journée, est prévu devant le Théâtre de l'Atelier (dans le XVIIIe), à l'initiative des acteurs Jacques Weber, Audrey Bonnet et François Morel. "A l’heure même où nous aurions dû rouvrir nos portes, nous serons sur le trottoir, dans la rue, devant le Théâtre de l’Atelier" pour exprimer "dégoût" et "colère" face à "l'absurdité" des décisions prises par le gouvernement.

"On va jouer devant le théâtre", explique Marc Lesage, le directeur du théâtre de l'Atelier. "Jacques Weber va lire des textes de Victor Hugo sur la liberté pour montrer à quel point cette décision du gouvernement est aberrante"."Ce stop and go permanent, ça nous a fracassé ! Dans les théâtres privés, on est dépendant des recettes, à chaque fois il faut relancer la machine, communiquer, ouvrir la billetterie, contacter les spectateurs... il faut qu'on puisse se projeter dans le long terme, on a besoin de certitudes dans ce monde d’incertitudes, sinon on n’y arrivera pas". De plus renchérit-il "Nous avons été parmi les professions les plus sérieuses vis-à-vis du virus, je n’ai pas vu un seul théâtre qui ne respectait pas les mesures sanitaires, on sait aujourd’hui qu’il n’y a aucun cinéma au monde aucun théâtre qui a été un cluster !"

"Nous ne sommes pas des rebelles. Nous ne sommes pas des révolutionnaires. Nous ne sommes pas des agitateurs. Nous ne sommes pas fous, nous ne sommes pas inconscients". "En retour, nous demandons juste à être traités avec respect, intelligence et discernement" conclue-t-il.

File d'attente symbolique

A Montreuil en Seine-Saint-Denis, deux salles de spectacles s'associent à leur manière au mouvement. Le Nouveau Théâtre de Montreuil et le cinéma Le Méliès, appellent les spectateurs à organiser mardi à 18h "sur la place Jean-Jaurès (de Montreuil) une file d'attente symbolique respectueuse des distances de sécurité et des gestes barrières, pour exiger la réouverture des lieux de culture."

"Il est primordial de maintenir le lien qui unit vos spectateurs à votre salle de cinéma",

La FNCF

Allumer les enseignes

Enfin, la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF) a demandé aux exploitants de salles de cinéma de rallumer leurs enseignes de 17h à 18h ce mardi 15 décembre. Un geste symbolique, pour exprimer leur “colère face à cette décision incompréhensible”. Dans un communiqué du 11 décembre, Richard Patry, le président de la FNCF, avait insisté sur la grande détresse du secteur de l'exploitation : “Cette décision aura comme conséquence certaine de plonger tous les acteurs de la filière du cinéma en salle dans des difficultés économiques aux conséquences catastrophiques tout en favorisant un peu plus le piratage et les plateformes numériques.”

Un recours devant le Conseil d'Etat

Un combat qui est aussi mené devant les tribunaux : syndicats et artistes ont annoncé saisir le Conseil d'Etat, via un "référé liberté", une procédure d'urgence, comme ont pu le faire ces dernières semaines les professionnels de la restauration, ou bien le secteur du ski. Un appel à soutenir ce recours a d'ailleurs été relayé par plusieurs centaines de directeurs et directrices de théâtres et compagnies à travers la France.

Face à la pression du monde culturel qui s’estime oublié par l’exécutif depuis le début de la crise sanitaire, le gouvernement ne revient pas sur sa décision. Le Premier ministre a expliqué ce mardi matin au micro d’Europe 1, qu'"Il n’y avait pas d’alternatives" sur le report de la réouverture des lieux culturels et il a ajouté que "l’exception culturelle, ce n’est pas l’exception sanitaire".

"Nous allons continuer à prendre les mesures pour accompagner" le secteur de la culture, a-t-il aussi assuré. Il a confirmé qu’une "rallonge de 35 millions d'euros" serait accordée et qu'une "clause de revoyure" était fixée au 7 janvier.

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