Au total, plus de 200 personnes ont offert des produits de première nécessité pour les familles touchées par la double explosion au port de Beyrouth. Les dons devraient prendre la mer le 16 août pour Tripoli.
"Je suis Libanaise, donc c’est le moyen d’aider. On se sent coupable de ne pas être là-bas avec sa famille et ses amis. C’est un peu le moyen de compenser". Comme onze autres volontaires, Annaëlle s’attelle ce lundi matin à trier et placer dans des cartons l’ensemble des dons récoltés pour les familles libanaises touchées par la double explosion au port de Beyrouth. Dans un entrepôt de Roissy, toute une équipe de bénévoles met du cœur à l’ouvrage. Car d’ici mercredi soir, les marchandises devront être prêtes, avant de s’envoler pour le Liban ce week-end. À l’initiative de ce mouvement humain, Barbara Monreal et Odette Chesnot, présidente de l’Association libanaise des victimes du terrorisme.Des dons venant de toute l'Île-de-France, et même de l'Oise
Odette et Barbara ont alors passé de nombreux appels au don sur les réseaux sociaux. À l’arrivée, plus de 200 personnes ont apporté des biens et des denrées de première nécessité pour soutenir le mouvement. "Des gens se sont déplacés de toute l’Île-de-France. Certains ont fait une heure et demi de route. On voit bien qu’il y a un vrai élan de solidarité", constate Barbara. Dimanche, des habitants de l’Oise sont mêmes venus avec deux camions transportant plusieurs produits. "Ils ont mobilisé toutes les mosquées de leur département. Et demain, un autre camion et des palettes de Lyon arrivent", ajoute Odette Chesnot.Un élan de solidarité qui permettra au mouvement d’envoyer tous les produits de base nécessaires : couches, lait en poudre, pâtes, farine, riz, légumes et produits d’entretien."Ils sont essentiels. C’est vraiment une aide dont la population libanaise a besoin, car tout coûte le triple d’ici au Liban. Par exemple, un paquet de couches pour bébé coûte 60 euros là-bas", explique Barbara Monreal.
Hélène est une pilote de ligne. Ce lundi, elle devait partir avec sa fille en vacances. Mais elle a décidé de reporter de quelques jours son départ pour donner un coup de main. "Je trouve que ce qui arrive est terrible. C’est notre devoir en tant que citoyens d’être un peu humains et d’aider les gens qui sont à genoux. C’est la seule chose que je peux faire pour me rendre utilise, et ce n’est même pas une goutte d’eau par rapport à ce dont ils ont besoin". Yasmine habite dans le quartier d’Auteuil à Paris. Elle-aussi n’a pas hésité à venir apporter son aide : "C’est catastrophique ce qui vient d’arriver. Moi j’ai mon temps, donc je le donne. J’ai vu une annonce sur un site qui demandait de l’aide. Alors ma sœur et moi nous sommes venues"."C’est notre devoir en tant que citoyens d’être un peu humains et d’aider les gens qui sont à genoux. C’est la seule chose que je peux faire pour me rendre utilise, et ce n’est même pas une goutte d’eau par rapport à ce dont ils ont besoin"
70 mètres cubes de dons
Le 16 août prochain, c’est alors un conteneur de 70 mètres cubes qui devrait prendre la mer jusqu’au port de Tripoli. Le transport de l’ensemble des marchandises sera financé par la société Cargotrans. L’entreprise fournit également gratuitement l’entrepôt où tous les dons sont stockés. Barbara et Odette s’occuperont elles-mêmes des produits et de leurs transmissions aux familles libanaises touchées par les évènements. "Les bénévoles de l’association au Liban recensent les familles. On a la hantise que cela se retrouve vendu dans magasins. Barbara et moi allons au Liban pour la réception. Les familles vont recevoir les dons directement en mains propres", explique la présidente de l’association libanaise des victimes du terrorisme. Les denrées devraient alors arriver trois à quatre semaines après leurs départs.Les initiatives humaines de récoltes de dons pour le Liban se multiplient en Île-de-France. La mairie de Paris a annoncé quant à elle avoir débloqué une enveloppe de 100 000 euros pour venir en aide au pays.