Immigration : des mesures "indignes de notre pays", les présidents de grandes universités dénoncent le projet de loi

Des mesures "indignes de notre pays", contraires à "l'esprit des Lumières" et qui "nuisent à l'ambition" de l'enseignement supérieur : les présidents d'une vingtaine de grandes universités publiques se sont insurgés mardi contre le projet de loi immigration, examiné dans la soirée au Parlement.

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"Ces mesures indignes de notre pays mettent (...) gravement en danger la stratégie d'attractivité de l'enseignement supérieur et de la recherche française, et nuisent à l'ambition de faire de notre pays un acteur majeur de la diplomatie scientifique et culturelle internationale", écrivent-ils dans un communiqué.

"Nous déplorons que la version proposée à cette heure (après un accord entre la majorité et la droite sur ce projet de loi, ndlr) vienne s'attaquer aux valeurs sur lesquelles se fonde l'Université française: celles de l'universalisme, de l'ouverture et de l'accueil, de la libre et féconde circulation des savoirs, celles de l'esprit des Lumières", ajoutent-ils.

Parmi les premiers signataires figurent notamment les présidents de plusieurs grandes universités parisiennes dont la Sorbonne, des universités d'Aix-Marseille, Bordeaux, Lyon I et Lyon II, Toulouse Jean-Jaurès ou encore Strasbourg. "Comment accepter des mesures qui tendront à replier l'université française sur elle-même ?", interrogent les auteurs.
Pour eux, l'accès aux connaissances "ne peut être entravé par des considérations financières si restrictives et sans fondement, à l'image de l'instauration d'une caution de retour ou d'une limitation des aides sociales". "Appliquer de façon généralisée (...) la majoration des droits d'inscription pour les étudiants extra-communautaires aurait un effet particulièrement délétère" sur leur nombre, origine géographique et situation sociale, alors même que ces étudiants internationaux "sont une richesse pour notre pays", plaident-ils.

Une loi "à l’encontre des principes d’égalité"

Dans une tribune distincte, publiée par le Parisien et transmise à l'AFP, les dirigeants de trois grandes écoles de commerce, HEC Paris, l'Essec et l'ESCP, dénoncent aussi des mesures "qui menacent gravement notre compétitivité internationale" et "anéantiraient l'objectif gouvernemental de doubler le nombre d'étudiants internationaux d'ici 2027".

Ils déplorent l'instauration de quotas pluriannuels pour les étudiants, qui "pousse à faire une croix sur l'apport" de "jeunes talents" ; et la mise en place d'une "caution de retour", mécanisme pour eux "économiquement et juridiquement aberrant" qui va "à l'encontre des principes d'égalité républicaine". "Loin d'être des solutions", ces mesures sont "des entraves disproportionnées qui risquent de compromettre durablement l'avenir de l'enseignement supérieur français", jugent-ils.

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