Le WWOOFing vous connaissez ? Découverte de cette pratique dans les fermes et jardins du Grand Paris

50 ans déjà que le WWOOFing existe dans le monde et depuis 14 ans en France. Mais savez-vous ce que c'est ? Les adeptes, des WWOOFeurs, s’initient aux savoir-faire et aux modes de vie biologiques, en prêtant main-forte à des agriculteurs ou particuliers qui offrent en échange le gite et le couvert.

De plus en plus de parisiens et franciliens rejoignent les bénévoles venus tous horizons dans la pratique du Wwoofing, cette activité qui permet en échange de quelques heures de travail, d'être hébergé et nourri gratuitement dans des jardins et des fermes bio. Une façon de voyager... tout en renouant avec ses racines... Mais attention cette activité est à ne pas confondre avec un travail ou des vacances.
Lancé il y a 50 ans, le mouvement est aujourd'hui présent dans le monde entier. Pour son anniversaire, une Wwoof Fest est prévu à Lyon en octobre.

Pour mieux comprendre cette pratique, voici notre série d'été à la découverte des Wwoofeurs.

 

Une série d'été sur France 3 Paris IDF

L'atelier Bombylius (épisode 1/3) : pour démarrer cette série à la découverte du Wwoofing, nous nous sommes rendus dans cette ferme maraîchère à Périgny-sur-Yerres dans le Val de Marne. Rencontre avec Cécile Némorin qui, après ses études d'ingénieure, a choisi en 2021 de reprendre l'activité maraichère de sa maman, Wilma van den Broek. Dans les années 80, cette dernière a connu les débuts du wwoofing. Ensembles, elles accueillent désormais des apprentis et des wwoofeurs. Cet été, c'est Damaris Covolan, une professeure de français, venue pour apprendre la cueillette des légumes : tomates, carottes, fenouil... sans oublier le désherbage et le repiquage des poireaux.

La philosophie du lieu : "Si l’exploitation est un outil de production, il est aussi et surtout un outil d’apprentissage pour nous, nos stagiaires, et tous nos invités. Au détour d’exploration de techniques, d’expérimentation en cuisine, de discussions enrichissantes, d’animations ludiques, la ferme offre une multitude d’occasions d’apprendre des uns et des autres et de la nature." Cécile Némorin, responsable de l'Atelier Bombylius

Bon à savoir : tous les produits de la ferme maraichère sont en vente sur place, sous forme de paniers ou au détail - Atelier Bombylius 9 domaine de Saint-Leu à Périgny sur Yerres (94)

L'atelier Bombylius à Perigny-sur-Yerres (94) ©Un reportage de D. Morel, M. Caillaud, Y. Zysman et T. Guiet - F3 Paris IDF

 

Le Jardin Français (épisode 2/2) : Pour ce second épisode, notre équipe est partie à 50 km de Paris pour découvrir l'ancienne pépinière du Château d'Ermenonville, là même où vécut l'écrivain et philosophe Jean-Jacques Rousseau. Cette pépinière est désormais la propriété de Marie-Christine Frébourg. Cet été du fait de la pandémie, les wwoofeurs sont bien moins nombreux au Jardin Français. La jeune étudiante Jeanne Wüller est néanmoins venue d'Allemagne.

La philosophie du lieu : "C’est en visitant les jardins anglais que Marie-Christine Frébourg-Dujols a découvert sa vocation : cultiver des plantes vivaces pour créer des jardins naturels et vivants, où chaque lieu trouve sa plante, à l’ombre comme au soleil." Autodidacte, les créations de Marie-Christine ont reçu de nombreux prix : trois fois primées à Saint Jean de Beauregard, premier prix de la presse à Courson, premier prix à Versigny à deux reprises et premier prix du Printemps Saint-Fiacre." Marie-Christine Frébourg, responsable du Jardin Français

 

 

Bon à savoir : des oeufs frais et de confitures du jardin sont en vente et bien sûr toutes les plantes vivaces et rosiers anciens à découvrir sur place - Le Jardin Français 24 rue René de Girardin, Ermenonville (60)

 

Le Jardin Français à Ermenonville (60) ©Un reportage de D. Morel, N. Métauer, C. Pary et T. Guiet - F3 Paris IDF

 

La Ferme de de la Genevroye (épisode 3/3) : pour le dernier jour, notre équipe est partie dans la campagne de Château-Thierry (02), aux frontières de l'Ile-de-France, dans une ferme en bio depuis 30 ans. A la tête de l'exploitation Sébastien Hincelin, un fermier avec un troupeau de vaches Salers et un taureau Charolais. Il possède aussi une centaine de moutons et poules pondeuses. Tous élevés en liberté dans les pâturages de la Genevroye à l'entrée du village de Rocourt-Saint-Martin (02). La ferme est grande et Sébastien a donc l'habitude d'accueillir de nombreux wwoofeurs, y compris des familles avec enfants. Cet été nous avons retrouvé Shanon Leahy, une wwoofeuse belge.

La philosophie du lieu : "La Fête des légumes anciens existe depuis 2013. Dans la cour dela ferme, cette fête regroupe le marché des producteurs bio. L’objectif est de faire découvrir les variétés anciennes de fruits et légumes et de mobiliser le public, en incitant les jardiniers amateurs à les cultiver, les reproduire et les partager. Il s’agit également de découvrir l’agriculture biologique, respectueuse de l’environnement et de la santé, de promouvoir une alimentation saine et d’apprendre les gestes éco-citoyens pour un mode de vie plus durable." Sébastien Hincelin, fermier

 

 

Bon à savoir : dans la boutique, des produits de la ferme : volailles (poulets, pintades,...) prêtes à cuire, œufs, viande de bœuf et veau en caissette, miels et légumes. Ferme de La Genevroye à Rocourt-Saint-Martin (02)

 

La ferme de la Genevroye (02) un reportage de D. Morel, M. Huguet, T. Gilardet et T. Guiet - F3 Paris IDF ©Un reportage de D. Morel, M. Huguet, T. Gilardet et T. Guiet - F3 Paris IDF

 

Un peu d'histoire

Les débuts du wwofing sont ainsi raconté sur leur site : "En 1971, Sue Coppard, jeune secrétaire à Londres la semaine, décide d’utiliser ses week-ends pour aider de petites fermes engagées dans l’agriculture biologique. Un moyen pour elle de se mettre en mouvement, au grand air, tout en défendant l’agriculture biologique naissante, dont elle partage les valeurs. Pour lancer son projet, elle poste une petite annonce intitulée “Working Weekends on Organic Farms”... Une quinzaine de réponses plus tard, quelques week-ends à refaire le monde, bottes aux pieds avec les fermiers qui l’accueillent... Et le WWOOFing était né.

Depuis, le WWOOFing (devenu depuis World Wide Opportunities on Organic Farms) a essaimé à travers le monde et fédéré des centaines de milliers de personnes autour de cette envie et de ce besoin commun « Vivre et apprendre dans des fermes biologiques »."

« Je ne me doutais pas que le WWOOF deviendrait un réseau mondial ! Mais WWOOF répond aux besoins d’un si grand nombre de personnes que ça devait se produire." La fondatrice Sue Coppard poursuit : 

Le contact avec la nature est l’équivalent psychologique de la vitamine C. J’ai l’impression que WWOOF m’a choisie comme vecteur : une secrétaire vivant à Londres, sans famille ou amis vivant à la campagne, se languissant de la vie rurale alors que je regardais les feuilles d’automne voler le long du pavé.

Sue Coppard, créatrice du WWOOFing

Aucun échange d'argent et un voyage en immersion totale

Le WWOOFing n’est évidemment pas adapté pour les personnes qui cherchent juste un lieu de vacances : il faut travailler et participer à la vie quotidienne de ses hôtes, on n’est pas là juste pour avoir un hébergement gratuit ! Sinon autant choisir un travail de saisonnier rémunéré !

 

 

Le wwofing n'est pas un job d'été comme l'ont constaté francetvinfo. Ce ne sont pas des vacances farniente, non plus. Les services demandés sont très variés, dépendant du type de ferme et de la saison. Il peut ainsi s’agir de cueillette de récoltes, de plantations et de divers travaux des champs, mais aussi de bricolage ou encore de soin des animaux.

Outre les économies financières réalisées, le woofing permet de vivre en immersion totale, d'apprendre plus facilement une langue étrangère, de découvrir une région du monde inconnue, une nouvelle culture tout en bénéficiant de bonnes adresses mais également de vous former aux tâches agricoles. C’est d’ailleurs le but initial, du woofing, transmettre au grand public le savoir-faire utilisé au sein d’une ferme biologique.

 

 

Le journal Les échos précise que le wwoofing connaît un succès grandissant depuis quelques années, en particulier depuis la crise du Covid. « Il y a eu un boom l'année dernière à la suite des confinements », atteste Cécile Paturel, coordinatrice de l'association Wwoof France. Le nombre d'adhérents (adhésion coûte 25 euros) a doublé entre 2019 et 2020, passant la barre des 20.000 inscrits. « Assurément un engouement pour le bien-être, une envie de s'occuper d'animaux, d'aider les autres et surtout de sortir d'un appartement pour toucher autre chose qu'une souris d'ordinateur. » En 2021, le nombre d'adhérents est reparti à la baisse, mais reste toujours en hausse de 30 % par rapport au niveau pré-pandémie.

Attention aux pièges !

Comme l'explique France 3 Alpes, si la plupart du temps, l'échange entre les wwoofeurs et leurs hôtes se passe bien. Des dérives ont également été constatées. Alors attention, le wwoofeur n'est pas un ouvrier agricole, l'hôte n'est pas un formateur professionnel, le wwoofing n'est pas un site de rencontre pour célibataire...

 

 

Mais si vous voulez tenter l'expérience, vous pouvez contacter l'association officielle française de wwoofing. Elle donne tous les conseils utiles. 

Plus de 130 pays adhérent à la charte internationale avec 12 000 hôtes et 100 000 wwoofeurs. Autant de destinations possibles dans le monde comme le Japon, pourquoi pas wwoofer afin de prolonger l'expérience JO.

 

 

 

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