De quelle couleur politique seront les candidats de la "Nouvelle Union populaire écologique et sociale" (Nupes), qui suscite toujours des critiques de la part de certains élus PS franciliens ?
Alors que La France insoumise, Europe Ecologie Les Verts, le Parti communiste français et le Parti socialiste se sont mis d’accord sur une union en vue des législatives, la répartition des différentes circonscriptions a représenté un fort enjeu au cours des négociations. Une carte de franceinfo propose de découvrir quel parti portera les couleurs de la "Nupes" à Paris et dans les autres départements franciliens, circonscription par circonscription.
Dans la capitale, LFI représentera l’union de la gauche dans 10 des 18 circonscriptions. Les autres circonscriptions parisiennes sont ainsi réparties : cinq pour EELV, deux pour le PS et une pour le PCF. A noter que les socialistes perdent la XVe circonscription de Paris, où Lamia El Aaraje avait été élue en juin 2021, avant de voir le scrutin invalidé par le Conseil constitutionnel en janvier 2022.
Pour prendre un deuxième exemple, dans le Val-de-Marne, LFI représentera l’union dans sept circonscriptions. Dans ce département de la petite couronne, EELV a négocié deux circonscriptions, le PCF une seule, et le PS une seule également.
Dernier exemple : en Seine-et-Marne, LFI a obtenu 9 circonscriptions sur 11, contre une pour EELV et une également pour le PS. C’est d’ailleurs dans la 11e circonscription du département que le premier secrétaire du PS Olivier Faure, député sortant, se représente.
"Le compte n’y est pas", critique Rachid Temal
Alors que le parlement du PS a adopté jeudi soir l'accord avec LFI, avec 62 % de votes en faveur de l'union, le parti récupère 70 circonscriptions au niveau national. La quasi-totalité de ses députés sortants conservent leur investiture. Le socialiste Rachid Temal, conseiller régional et sénateur du Val-d’Oise, dénonçait récemment un "accord de dupes" dans un entretien à L’Opinion. "Je suis respectueux du vote, mais je n’ai pas à changer d’avis puisque je considère que le compte n’y est pas", réagit-il aujourd’hui.
"L’union, ce n’est qu’un moyen. La question, c’est 'pour faire quoi ?’. C’est pour changer la vie des gens, et notamment faire en sorte qu’il y ait moins de violence. Et je ne crois pas que le candidat Mélenchon soit quelqu’un dont la non-violence soit la qualité première", estime Rachid Temal. "Moi, je ne suis pas pour l’insoumission aux règles européennes. Je suis pour le combat démocratique", avance le socialiste.
"Dans notre région et notre département, disons que le rapport à la République et à la laïcité des amis de Jean-Luc Mélenchon n’est pas la même chose que moi. J’ai des différences fondamentales avec cela", affirme aussi le sénateur, qui pointe du doigt "le communautarisme" de certains candidats. "Je respecte le vote, j’appelle mes amis à rester au Parti socialiste et maintenant à faire campagne", note tout de même le socialiste.
Mon souci n’est pas de sauver la gauche. Mon souci, c’est de changer en mieux la vie des Français
Rachid Temal
"Dans les sondages, beaucoup de Français disent être pour une victoire de la gauche. Et les mêmes ne veulent pas de Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Mon souci n’est pas de sauver la gauche. Mon souci, c’est de changer en mieux la vie des Français, pour ne pas avoir la retraite à 65 ans par exemple. Le socialisme ne se réduit pas au Parti socialiste. L’enjeu n’est pas notre avenir à nous, mais l’avenir des Français et des Franciliens, dans cette région qui est la plus riche et où la pauvreté est également la plus importante", ajoute l’élu.
Anne Hidalgo, elle, "ne souhaite pas empêcher" l'accord entre le PS et LFI. La maire socialiste de Paris, qui a obtenu le score de 1,75% des suffrages exprimés au premier tour de la présidentielle, estime toutefois que l’accord "ne porte pas les garanties nécessaires" sur plusieurs thèmes. Les élections législatives auront lieu les dimanches 12 et 19 juin prochains.