Les véhicules Crit'Air 3 pourront finalement rouler jusqu'en fin 2024 ou début 2025

Alors que la mairie de Paris entendait bannir les véhicules Crit'Air 3 ce printemps, et le diesel d'ici à 2024, la Métropole du Grand Paris souhaite, comme le gouvernement, repousser l'interdiction des Crit'Air 3 après les Jeux Olympiques.

Le calendrier des vignettes Crit'Air est une fois de plus bousculé. Les propriétaires de véhicules Crit'Air 3 qui devaient renoncer à rouler dans la ZFE, la Zone à faibles émissions, francilienne d'ici à la fin 2023, auront au moins un an de plus pour circuler.

"L'interdiction des Crit'air 3, selon toute hypothèse, interviendra après les Jeux", a précisé Geoffroy Boulard, vice-président de la Métropole du Grand Paris, évoquant l'échéance de "fin 2024, début 2025".

L'interdiction de circulation, du lundi au vendredi de 8h à 20h, des voitures arborant une vignette Crit'air 3 dans Paris et sa petite couronne a déjà été repoussée une première fois de juillet 2022 à juillet 2023. Ce nouveau report concerne 380 000 voitures.

Anne Hidalgo, qui a promis la fin du diesel en 2024 dans la capitale, veut le maintien du calendrier et demande à Emmanuel Macron de "prendre ses responsabilités".

Le calendrier est désormais le suivant :

  • Depuis le 1er janvier 2023, les véhicules Crit'Air 5 (véhicules diesel produits avant 2001) sont interdits.
  • Au 1er janvier 2024, ce sera au tour des Crit'Air 4 (diesel avant 2006)
  •  Les Crit'Air 3 (diesel avant 2011 et essence avant 2006) seraient donc interdits le 1er janvier 2025.

200 caméras déployées d'ici à 2024

Des caméras de contrôles automatiques vont être déployées. Jusqu'à présent, les contraventions étaient appliquées lors de rares contrôles routiers. "Il nous faudrait environ 200 caméras, elles vont être installées d'ici à 2024, c'est une très bonne nouvelle. Elles seront installées de manière aléatoire dans l'aire ZFE", avait expliqué Patrick Ollier à l'automne dernier.

Cependant, pour Tony Renucci, directeur général de l'association Respire, ces annonces restent bien théoriques. "J'ai eu des échos des autorités publiques que la vidéo-verbalisation pose de nombreux problèmes techniques". S'il voit d'un bon œil l'annonce d'offres de prêts à taux zéro pour les ménages modestes pour l'achat de nouveaux véhicules, il n'est pas convaincu du succès de la mesure.

"Il y a des trous dans la raquette. Il est surprenant de ne pas prendre en compte la masse, la consommation ainsi que l'entretien du véhicule dans l'attribution de la vignette Crit'Air. Comment cela se fait que des SUV récents soient mieux classés que des véhicules moins lourds et plus anciens ?", indique Tony Renucci. Selon ce dernier, "il faudrait plutôt discriminer sur le type d'usage que le type de véhicule".

Première ZFE à Paris

Car la ZFE, si elle reste largement théorique pour de nombreux Franciliens, risque bien de bousculer les propriétaires de véhicules thermiques et leur porte-monnaie. Cette zone à faibles émissions concerne en effet des millions de foyers en Île-de-France : 5 millions de personnes habitent dans le périmètre (à l'intérieur de l'A86) et 12 millions si l'on compte l'ensemble des habitants de la région.

La mairie de Paris, si elle n'est pas compétente en la matière, espérait tout de même un respect du calendrier qu'elle avait mis en place. En l'adoptant en 2015, la capitale a été la première ville de France à se doter d’une ZFE. Mais une loi en 2012 a retiré cette prérogative pour la confier à la Métropole du Grand Paris.

Une mission parlementaire ayant remis ses travaux cet automne recommande ainsi de prendre des mesures pour accompagner les ménages les plus modestes et les habitants des communes rurales et périurbaines afin de leur faciliter l'accès aux zones à faibles émissions.

D'après une enquête de l'Insee parue en 2019, "38 % des ménages les plus pauvres ont un véhicule classé Crit'Air 4 ou 5 (10 % parmi les ménages les plus riches)", notent les députés Bruno Millienne (Modem) et Gérard Leseul (PS), auteurs du rapport.

Les habitants des zones rurales ou périurbaines possèdent également plus souvent ces véhicules polluants (25%) que les habitants de "l'unité urbaine de Paris" par exemple (10%).

Or, ces habitants n'ont que très peu été associés aux discussions entourant la mise en place des ZFE, déplorent les deux députés.

Source : AFP

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