Pour éviter les coupures d'électricité, le quartier d'affaires de La Défense s'organise

Pour éviter et baisser les factures d'énergie qui risquent de s'envoler, le quartier d'affaires de la Défense adopte des mesures de sobriété. L'objectif : réduire la consommation d'énergie de 15 %.

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Ce sont des tours visibles de loin de jour… comme de nuit. A la Défense, malgré la réglementation qui impose d’éteindre les éclairages à minuit, de nombreux immeubles restent encore allumés une fois la nuit tombée. Une véritable gabegie en pleine crise énergétique et climatique.

Pour inciter les entreprises à plus de sobriété, l’organisme Paris La Défense et RTE (Réseau de transport d'électricité) ont réuni mercredi 400 de leurs représentants mais également des propriétaires ou des locataires d’immeubles du quartier d’affaires. L’objectif : la réduction de 15 % de leur consommation électrique d’ici à la fin de l’hiver. Un seuil plus ambitieux que celui de 10% d'ici 2024 fixé par le gouvernement. "Si on ne prend pas de mesures dès maintenant, le risque ce sont les charges des immeubles qui vont être multipliées par 3 ou 4 et des coupures d’électricité en cas de grand froid, alerte Pierre-Yves Guice, directeur général de l’établissement public local Paris La Défense. Si la plupart des grandes entreprises a des groupes électrogènes, ce n’est pas le cas des petits commerçants. En cas de coupure, cela signifie pour eux l’arrêt de l’activité et pour les restaurateurs, la perte des stocks. Et ça, il faut en avoir conscience."

Des entreprises déjà engagées dans la sobriété énergétique

Réduire de 15 % sa consommation d’énergie, un effort qui ne semble pas impossible pour Sylvain Dhers, directeur des opérations chez Esset Property Management. Il a en gestion une dizaine de tours à la Défense. "La période où l’on ne faisait attention à rien est révolue. Je suis persuadé que c’est dans les périodes de crise que l’on adopte des comportements plus vertueux."

Bien gérer les équipements des bâtiments, s’assurer de la bonne maintenance des installations techniques devraient permettre selon lui de réaliser de substantielles économies. "L’entretien des chauffages est primordial. Dans chacun de nos bâtiments, des organes de pilotage ont été installés et permettent de suivre avec précision la consommation et de rectifier le tir en cas de trop grande consommation."

 A cela s’ajoute la sensibilisation des locataires aux eco-gestes tels qu’éteindre les ordinateurs quand ils partent, privilégier les escaliers plutôt que l’ascenseur quand ils travaillent au 1er étage, éteindre la climatisation quand ils ouvrent une fenêtre… "Et surtout, éteindre l’éclairage la nuit, car on s’est rendu compte cet été que 80 % des tours restaient allumés."

Une baisse du chauffage de 1 degrés est également prévue cet hiver, ce qui permettra de réaliser une économie de 7% sur les factures. Une stratégie qui a déjà fait ses preuves car Esset Property Management n'a pas attendu la crise énergétique pour mettre en place ces mesures. L’an passé, l’entreprise a participé au concours Cube, le Championnat de France des économies d'énergie, avec l’un de ses immeubles et a réalisé 11 % d’économies.

 

Un championnat auquel participe aussi Groupama immobiliers depuis trois ans. "On s’est rendu compte que nous avions fait des progrès très importants avec des petits gestes, sans investissement. 20 % d’économie en un an sur trois de nos immeubles," explique Astrid Weill, directrice générale adjointe de Groupama Immobilier.

Les éco-gestes de Groupama

Mesures adoptées : l’extinction des lumières à 18h30, la mise en place de détecteurs de présence, l’édition d’un guide d’éco-gestes à destination des employés et la renégociation des contrats d’électricité. "On réservait une puissance dont nous n’avions pas besoin. Cela a permis de redonner de l’électricité."

Pour cet hiver, le groupe envisage d’aller encore plus loin dans sa chasse au gaspillage en abaissant notamment la température dans ses locaux. En contrepartie, les salariés se verront offrir une doudoune. Certaines centrales de traitement de l’air pourraient également être mises à l’arrêt, certaines zones des bâtiments fermées en demandant aux employés de se regrouper. "Nous avons 5 immeubles à Nanterre, on peut envisager d’en fermer deux ponctuellement mais tout cela se prépare." 

En cas de grand froid, à la cantine, pas de pizzas, de grillades ou de frites qui nécessitent des appareils particulièrement énergivores. "C’est la somme de ces petits gestes qui permettra de faire des miracles. Car si les tarifs de l’électricité ne baissent pas, la facture pour Groupama, c’est 30 millions d’euros à l’année. Cela représente beaucoup d’emplois et chacun en a conscience," souligne Astrid Weill.

Pour s’adapter, RTE s’est engagée à prévenir les entreprises trois jours à l’avance en cas de pénurie. Des entreprises qui disposent d’un levier d’action colossal, car en hiver, le secteur tertiaire représente 30 % de la consommation d'électricité nationale et plus de la moitié en Île-de-France. "Nous avons prévu d’avoir un second rendez-vous avec les entreprises fin novembre. A ce moment-là, nous serons en mesure d’évaluer l’ampleur des risques et de constater les premiers résultats dans cette recherche d’économie, indique Pierre-Yves Guice, directeur général de l’établissement public local Paris La Défense. C’est en agissant ensemble que nous pourrons surmonter les difficultés."

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