Séisme au Maroc : argent ou produits de première nécessité, que faut-il donner pour aider les sinistrés ?

Trois jours après le tremblement de terre qui a durement touché le Maroc, des collectes de produits de première nécessité se mettent en place partout en Île-de-France. Objectif : faire partir au plus vite des camions pour venir en aide aux sinistrés. De leurs côtés, les associations humanitaires continuent de faire appel aux dons.

C’est un véritable raz de marée sur les réseaux sociaux. Dès samedi, dans les heures qui ont suivi le séisme, simples citoyens et associations ont lancé tous azimuts des appels à la solidarité pour venir en aide aux sinistrés du Maroc. Preuve de l’immense émoi qu’a suscité le tremblement de terre de l’autre côté de la Méditerranée.

Vêtements, produits d'hygiène ou sacs de couchage

"J’ai été très touchée par ces évènements étant moi-même d’origine marocaine", explique Dounia Hannach fondatrice de l’association Abajad. La jeune femme a décidé de lancer ce week-end une collecte sur les réseaux sociaux. Elle s’est fait prêter une salle par la mairie de Châtillon pour recueillir les dons, sans penser que son message serait autant relayé. "J’ai reçu des vêtements, des produits d’hygiène, des cartons de pansements ou encore les antalgiques déposés par des professionnels. Ça n’arrête pas. Je ne m’attendais pas à un tel élan de solidarité notamment de la part de citoyens qui n’ont aucun lien avec le Maroc", raconte émue Dounia Hannach.

Hier, elle a pu compter sur une vingtaine de bénévoles venus lui prêter main-forte spontanément. Ce matin, ils étaient encore une dizaine à trier les produits, avant une ultime collecte dimanche prochain salle Gabriel Péri. "Nous avons trouvé un transporteur qui va acheminer ces dons pour un prix symbolique à Taroudant, une des villes les plus touchées. Nous espérons d’ici là recevoir des tentes pour les rescapés car c’est ce dont ils ont le plus besoin dans les zones reculées."

Très vite, un appel à la solidarité a également été lancé par de nombreux élus d’Île-de-France. Certains ont décidé de mettre en place des collectes dans leurs locaux comme à Rueil-Malmaison, Sevran, le Kremlin-Bicêtre, Villeneuve-la-Garenne, Montmorency ou encore Antony. "Nous avons d’abord contacté la mairie de Taroudant, car nous voulions savoir quels étaient les besoins, explique Mme Ait Ouaraz, bénévole à la mairie d’Antony. Depuis, nous avons reçu des dons importants de produits d’hygiène et de sacs de couchage. On espère qu’un gros camion pourra partir dès vendredi." 

A Stains, c’est la maison des associations qui centralise la collecte de savons, de dentifrices, de couches, de draps, de couvertures ou encore de vêtements pour bébés, sur la liste des produits recherchés pour aider les milliers de familles touchées par cette catastrophe.

"La ville de Stains a toujours été solidaire, c'est dans notre ADN", reconnaît Nedjar Zaiha, adjointe au maire en charge de l’action sociale et de la solidarité à Stains, ville qui a récemment organisé des collectes pour la Turquie et la Syrie,et aidé les sinistrés de l’Ile-Saint-Denis dont les appartements ont brûlé. "Mais là, je peux vous dire qu'il y a une générosité sans nom. Depuis hier, je n’arrête pas de répondre au téléphone, les gens viennent avec des sacs remplis." Un semi-remorque doit partir vendredi de Stains pour le Maroc, accompagné par un élu de la commune d'Epinay-sur-Seine. 

Des dons financiers

À Mantes-la-Jolie, où vit une importante communauté franco-marocaine, c’est la salle des fêtes dans le quartier du Val Fourré qui centralise les bonnes volontés. En quelques heures, les associations locales ont récolté près de 200 000 euros. De l’argent qui sera le bienvenu selon les organisations humanitaires.

"La première aide, c’est d’apporter des ressources financières car il y a des besoins immédiats qu'il faut satisfaire en achetant sur place. Et pour cela, nous n’avons pas besoin d’avoir l’autorisation des autorités marocaines", explique Jean Stellittano, secrétaire national du Secours Populaire, à la veille de son départ pour le Maroc. "Les dons matériels arriveront dans un deuxième temps, lorsque nous aurons identifié ce dont les Marocains ont besoin. Il ne faut pas désorganiser les secours locaux pour le moment et il faut laisser les secouristes travailler sereinement sans avoir à gérer un afflux de secouristes étrangers."

Le Secours populaire, en lien depuis longtemps avec des associations marocaines, va les aider à mettre en place des dispositifs d’aide alimentaire dans la durée. "L’effet immédiat s’essouffle toujours et nous, nous nous inscrivons durablement sur le terrain comme nous l’avons fait en Turquie ou aux Philippines où nous sommes toujours présents pour aider les populations en difficulté. L’idée est donc d’ancrer, de mettre en place des dispositifs qui soient solides avec nos partenaires locaux pour apporter un soutien sur le moyen et le long terme."

Depuis samedi, le Secours populaire indique avoir déjà reçu 800 000 euros de dons. De son côté, La Fondation de France annonce avoir collecté plus d’un million d’euros. Des dons sont également possibles sur les sites de l’Unicef, de l’association Care et de la Croix-Rouge française qui travaille sur place avec les équipes du Croissant-Rouge.

 

 

 

 

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