C’est la première fois qu’une université française intègre les 15 premières places du classement des meilleurs établissements mondiaux créé en 2003.
L’année de sa création, elle réussit un exploit qu’aucune autre n’avait réalisé en 17 ans. L’université Paris-Saclay, fondée le 1er janvier 2020, est classée 14e sur 1000 dans le classement de Shanghai, qui recense les meilleures universités du monde, toutes disciplines confondues. C’est la première fois qu’un établissement français intègre le top 15 depuis la création de ce classement en 2003.
L’université est alors la troisième européenne dans le palmarès. Paris-Saclay est accompagnée de quatre autres établissements français dans le top 100. Y figurent en effet l’université de Paris (65e), l’université de Grenoble Alpes (99e), Sorbonne Université qui gagne quelques places au classement (39e) et Université Paris Sciences et Lettres (36e). Au total, 30 établissements français font partie de l’Academic Ranking of World Universities. La France arrive alors au troisième rang mondial derrière les Etats-Unis et l’Angleterre.
La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, n’a pas manqué de saluer cette performance historique. “Les efforts initiés afin de permettre le rayonnement de nos universités à l’international commencent à porter leurs fruits. Ces nouveaux modèles d’universités font la preuve de leur pertinence et sont désormais reconnus à l’étranger, témoignant de la qualité de notre enseignement et de notre recherche au plan international”, a-t-elle mentionné dans un communiqué.
Un nouveau modèle d’université
En juin dernier, Paris-Saclay avait déjà obtenu la première place en mathématiques au classement de Shanghai et avait terminé 9e en physique. L’université lancée cette année compte aujourd’hui 48 000 étudiants, 9 000 chercheurs et enseignants-chercheurs et près de 14 campus répartis en Ile-de-France pour un total de 275 laboratoires. Une structure qui incarne le nouveau mode de réflexion sur l’université en France. Le ministère évoque ainsi un "décloisonnement" entre les universités, les pôles de recherche et les grandes écoles.Interrogée par Le Monde, Sylvie Retailleau, présidente de l’université, explique : "On s’attendait à être dans le top 20, mais grimper à la 14e place n’était pas prévu !". Cette dernière se dit alors "fière" de ce résultat et souhaite "créer un nouveau modèle d’université à la française".
En haut du classement, on retrouve huit universités américaines aux dix premières places, avec en tête Harvard. Le reste du Top 10 est complété par des établissements britanniques. Paris-Saclay est alors la première université non-anglo-saxonne du palmarès.
Le classement de Shanghai est fortement décrié par de nombreux responsables européens. Celui-ci privilégie notamment des critères quantitatifs, au détriment des aspects pédagogiques. Le nombre de Nobel, et de médailles Fields est comptablisé, tout comme le nombre de chercheurs cités dans leurs domaines et le nombre de publications dans les revues spécialisées. Frédérique Vidal avait elle-même estimé en 2019 que certains critères du classement "desservent particulièrement les universités françaises".