Grève des éboueurs : où vont les déchets des Parisiens ?

Les trois principaux incinérateurs du Syctom, l'organisme qui gère les déchets à Paris, sont bloqués. Une quinzaine de sites sont mobilisés pour traiter les déchets de Paris et sa petite couronne.

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Les poubelles continuent de s'amasser dans une partie de Paris. Car depuis le lundi 6 mars, les éboueurs de la ville de Paris sont en grève pour protester contre la réforme des retraites. Ces derniers collectent les ordures ménagères dans neuf arrondissements de la capitale : les 2e, 4e, 6e, 8e, 9e, 14e, 16e, 17e et le 20e. Les autres arrondissements de Paris sont délégués à des prestataires privés.

Selon une responsable du Syctom, l'agence métropolitaine des déchets ménagers (qui gère les déchets de 82 communes franciliennes), actuellement, 1 500 tonnes par jour ne sont pas collectés à Paris, soit près de 6 000 tonnes cumulées depuis le début de la grève. Une somme énorme qui correspond à l'ensemble des déchets collectés chaque jour par l'organisme dans l'ensemble des communes qu'elle gère.

Trois incinérateurs bloqués

Une situation d'autant plus complexe que les trois principaux incinérateurs franciliens (Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen) sont à l'arrêt, bloqués par les salariés.

Où vont les déchets collectés ? Dans une quinzaine de sites répartis dans la région. Des incinérateurs de plus petite taille sont fortement sollicités ainsi que des sites d'enfouissement. S'ils ne sont pas brûlés, les déchets sont, soit enfouis, soit "mis en balles", c’est-à-dire que les déchets sont compressés en cubes pour être stockés et ensuite traités.

Les déchets recyclables, ceux des bacs jaunes, sont traités lorsqu'ils sont collectés. Sur les cinq centres de tri du Syctom, quatre fonctionnent (le dernier est en travaux).

"On ne fait pas ça pour embêter les gens"

"On a beaucoup de soutiens extérieurs, de gens qui ne sont pas de notre métier qui viennent nous soutenir", explique Nabil Latrech, délégué syndical CGT de la Ville de Paris. Cet éboueur, qui lutte pour la reconnaissance de la pénibilité de son travail, indique : "on ne fait pas ça pour embêter les gens, on fait ça pour montrer notre mécontentement".

Et d'ajouter : "On est dehors tous les jours, on travaille qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente. Quand on est derrière la benne, on respire des choses volatiles, on a beaucoup de maladies professionnelles, de cancers. Le travail est pénible."

Les grévistes restent déterminés à poursuivre leur action jusqu'au jour d'examen du texte en commission paritaire mixte, ce mercredi 15 mars.

Du côté du Syctom, on ne s'alarme pas de cette situation. L'agence affirme, pour l'instant, ne pas vouloir faire appel à la réquisition de personnels.

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