Grève des éboueurs : plus de 3 700 tonnes de déchets non-collectés à Paris

Dans la capitale, plus de 3700 tonnes de déchets se sont accumulés depuis lundi dans la moitié des arrondissements. Depuis lundi 6 mars, les éboueurs de la ville de Paris sont en grève pour protester contre la réforme des retraites, et trois usines d’incinération sur quatre sont à l’arrêt en Île-de-France.

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Dans le XVIe arrondissement de Paris, les rangées de poubelles qui débordent contrastent avec l’image de cette partie chic de la capitale. Comme huit autres arrondissements de la capitale (IIe, IVe, VIe, VIIe, IXe, XIVe, XVIIe et XXe), la collecte des ordures n’est plus assurée dans ce quartier, habituellement géré par les agents de la mairie de Paris. L’autre moitié des arrondissements de Paris est, elle, déléguée à des prestataires privés.

Au-delà de l’apparence, certains commerçants craignent aussi de voir les conditions d’hygiène se dégrader. "Ça nous amène des souris le soir", souffle Atia Ouelimmi, primeur de l’avenue Mozart. "Je peux comprendre que certaines personnes aient envie de faire grève, en revanche quand ça fait beaucoup de dégâts, ça attire les souris, les rats, c’est mieux de les enlever", déplore un habitant du quartier.

"Nous avons immédiatement demandé aux services de la ville d’utiliser la collecte privée"

Face à la crainte d’une insalubrité croissante, Jérémy Redler, premier adjoint (LR) à la mairie du XVIe arrondissement, en appelle à la Mairie de Paris pour intervenir. "On a 478 tonnes de retard dans le XVIe arrondissement. Nous avons immédiatement demandé aux services de la ville d’utiliser la collecte privée. Nous n’avons pour l’instant pas eu de retour, nous sommes revenus plusieurs fois à la charge", assure l’élu.

Dans l’arrondissement voisin, même son de cloche. Le maire (LR) du XVIIe, Geoffroy Boulard voudrait lui aussi passer à une collecte privée. Dès mardi, l’élu a donc envoyé une lettre à la maire de Paris, Anne Hidalgo. Selon Geoffroy Boulard, "le service minimum n’est pas assuré, contrairement au secteur privé. On est face à une paralysie et à une inégalité de traitements entre arrondissements". "C’est un enjeu de salubrité et d’image pour une ville qui accueille des événements internationaux. Il faut trouver des solutions tout en assurant le droit de grève", ajoute le maire du XVIIe arrondissement de Paris.

Pour Ludovic Franceschet, la privatisation n’est pas la solution. Éboueur dans le centre de Paris, il a déjà fait deux jours de grève pour s’opposer à la réforme des retraites. "Dans le privé aussi, les éboueurs peuvent faire grève, ça a d’ailleurs déjà été le cas à Marseille. Les conventions sont les mêmes pour les éboueurs du secteur privé et ceux du secteur public". Ce "ripeur", comme il se définit, appelle les Parisiens à soutenir le mouvement, car il ne compte rien lâcher face au gouvernement. "Les Parisiens vont devoir contourner les déchets jusqu’au retrait de la réforme des retraites. Notre seul moyen de pression, c’est de ne pas collecter les déchets, on ne fait pas de mal à l’humain", ajoute Ludovic Franceschet.

Trois incinérateurs sur quatre à l’arrêt ce vendredi

La chaîne des déchets risque donc d’être perturbée encore plusieurs jours. D’autant que trois incinérateurs du Syctom (syndicat francilien de traitement des ordures ménagères) sur quatre sont à l’arrêt depuis ce vendredi a annoncé Colombe Brossel, Adjointe à la maire de Paris, chargée de la propreté de l’espace public, sur son compte Twitter. 

Parmi eux, Issy-les-Moulineaux, où 95% des salariés sont en grève. "Je préfère perdre une semaine, deux semaines, un mois de salaire, mais gagner deux ans derrière (sur l’âge de départ à la retraite, ndlr) ou même plus", explique Vincent Pommier, technicien de maintenance à l’usine d’Issy-les-Moulineaux.

"Les salariés qui travaillent ici ont un statut particulier qui va être annulé par cette réforme, ils vont travailler deux ans de plus. Ce sont des collègues qui travaillent en 3 x 8, dans les ordures", ajoute Frédéric Probel, secrétaire général de la CGT énergie à Bagneux.

En attendant la reprise du travail dans les sites, les ordures collectées sont réacheminées vers des centres de stockage ou de traitement extérieurs. 

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