Une grève des maîtres-nageurs a lieu dans la capitale depuis le début de l'été. Ils protestent contre la détérioration de leurs conditions de travail.
La colère gronde chez les maîtres-nageurs sauveteurs parisiens. Ceux-ci poursuivent cette semaine le mouvement de grève qu'ils ont entamé depuis le début de l'été. Ce mouvement concerne l'ensemble des piscines de la capitale.
Ils protestent notamment contre la réforme de la fonction publique qui impacte directement leur temps de travail. "Nous perdons, à cause de cette réforme, huit jours de congés annuels sans augmentation des salaires", explique Jean-François Dumont, maitre-nageur dans le 13e arrondissement de la capitale et représentant FO des maitres-nageurs sauveteurs. Celui-ci déplore le manque d'écoute de la part des pouvoirs publics quant à la grogne de sa profession. "Nous avons déposé les premiers préavis de grève en janvier et il a fallu attendre le mois de mai et l'arrivée de la canicule pour qu'il y ait une réaction politique et un début de dialogue avec la Ville de Paris", précise-t-il.
Le mouvement a pour but de "dénoncer un ras-le-bol généralisé d'une profession qui souffre du fait de conditions de travail qui se détériorent", explique Axel Lamotte, secrétaire général du Syndicat National Professionnel des maîtres-nageurs sauveteurs.
"Notre travail devient de plus en plus difficile"
Au cœur de ce mouvement se trouve également un cri d'alerte de la part des professionnels des bassins qui s'attendent à des conditions de travail plus compliquées que la normale en période estivale. "La canicule rend notre tâche compliquée du fait d'un surplus de population dans les piscines", explique Stéphane Meyer, maitre-nageur dans la capitale.
L'arrivée de la canicule met également les personnels des piscines à rude épreuve du fait d'un manque d'effectifs. "Nous avons du mal à recruter des contractuels ce qui rend l'encadrement d'autant plus difficile, note-t-il. Il pointe également du doigt le mauvais état d'entretien de plusieurs piscines parisiennes. "Dans certaines d'entre elles, les systèmes de ventilation ne sont pas conformes et les maîtres-nageurs s'intoxiquent", précise-t-il en rappelant également que la plupart des piscines parisiennes se situent en sous-sol.
Sur la question sanitaire, Jean-François Dumont explique de son côté que "l'état de certaines piscines est catastrophique. Plusieurs de nos collègues quittent le bord des bassins pour des raisons médicales liées à l'exposition au chlore".
Ainsi, ils développent de l'asthme, des irritations oculaires ou encore des sinusites. Les professionnels de l'encadrement des bassins entendent poursuivre le mouvement durant l'ensemble des vacances d'été tant que des solutions ne leur sont pas proposées.
Ce mercredi, 14 piscines sur les 42 régies par la Ville de Paris seront fermées du fait de la grève ou de travaux. Certaines fermetures se poursuivront jusqu'à ce week-end alors que Météo France annonce jusqu'à 41 degrés en région parisienne en fin de semaine.
Au sujet de ces fermetures, la mairie estiment que 7 piscines ont fermé depuis le début de l'été à cause de la grève. Les services municipaux parisiens précisent en outre que 11 bassins sont fermés pour des travaux estivaux.