Alors que de nombreux Ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion russe, certains arrivent à Paris en voiture, en bus ou en train. Dans le quartier de la Chapelle (XVIIIe arrondissement), un point d'accueil géré par France Terre d’Asile est ouvert depuis jeudi.
Le lieu accueille “toutes les personnes ayant fui l’Ukraine” à cause de la guerre. Alors que plus d’1,5 million de réfugiés ont déjà dû quitter leur pays en dix jours selon l'ONU, le centre de la Porte de la Chapelle a accueilli plus de 600 réfugiés depuis son ouverture, jeudi 3 mars. Arrivée dimanche à Paris, Yana Vlasiuk a fui Kiev avec son mari et son animal de compagnie, un lapin.
"Des bombes sont tombées juste à côté de notre maison, et des immeubles autour ont été détruits, raconte la réfugiée. Beaucoup de nos voisins sont morts. Nous avons pris seulement quelques vêtements, et nous avons fui.”
Nataliia Hozenko a, elle, dû fuit la capitale ukrainienne seule, sans son fils de 21 ans. "Mon fils, comme tous les hommes de ma famille, ne peut plus sortir du pays à cause de la mobilisation générale. Pourtant selon la constitution, toute personne est libre de circuler", déplore-t-elle.
"La première chose qu’ils nous demandent, c’est une chambre pour pouvoir dormir, manger"
Jouets pour les enfants, nourriture pour tous les réfugiés… Plusieurs associations se mobilisent dans le centre, géré par France terre d’asile et le Samu social. “On a beaucoup de mamans qui arrivent en nous expliquant qu’elles ont laissé la poussette à la frontière parce que c’était trop encombrant", explique Delphine Rouilleault, directrice générale de France terre d’asile.
"Les gens sont évidemment choqués, traumatisés, ajoute-t-elle. Mais ils ont surtout besoin de repos. La première chose qu’ils nous demandent, c’est une chambre pour pouvoir dormir, manger."
Toute la journée, des bus font des rotations depuis le centre vers les hôtels de la région parisienne. Si les personnes accueillies sont soulagées d’avoir enfin un endroit où dormir, reste une incertitude, selon la nationalité des réfugiés. “Pour l’instant je suis encore choqué, je ne sais pas quoi faire. Retourner en Ukraine après, vivre ici…”, raconte un réfugié de nationalité algérienne, dont la femme est ukrainienne.
Dans un communiqué publié vendredi, la préfecture de la région Île-de-France a annoncé une coordination départementale pour la mise en place de "solutions d’accueil pour les personnes déplacées", en lien avec les élus locaux franciliens, les associations et la Ville de Paris. Informations à propos de l’hébergement, des aides pour les démarches administratives… Le "point Accueil-Ukraine” du quartier de la Chapelle, qui se situe au 39 rue des Cheminots, est ouvert chaque jour, week-end compris, de 9h à 18h, explique la préfecture.