Valérie Pécresse a annoncé mardi vouloir contenir l'augmentation du passe Navigo à environ 80 euros, contre 75,20 euros actuellement. La présidente d’IDF Mobilités avait précédemment évoqué le risque d’un passe à 100 euros.
"L'an prochain, le passe Navigo augmentera nécessairement en l'état", a annoncé mardi Valérie Pécresse. A l’occasion d’une visite des sites d’Alstom à Petite-Forêt et de Crespin dans les Hauts-de-France, la présidente de la région Île-de-France et d’IDFM a expliqué vouloir limiter cette hausse à 80 euros, si le gouvernement légifère pour augmenter le versement mobilité des entreprises franciliennes qui "doivent accepter leur part d'effort".
Sans hausse du versement mobilité, une taxe qui concerne les entreprises de plus de 11 salariés pour financer les transports, "c'est le passe à 90 euros" dès 2023, a souligné l’élue. Une commission du Sénat doit débattre d'un amendement visant à relever le taux du versement mobilité ce jeudi, rapporte France Bleu Paris.
"Les collectivités locales m'ont dit oui pour augmenter leur contribution de 7,5%", a indiqué Valérie Pécresse. Le prix du passe pourrait ainsi augmenter dans les mêmes proportions, avec un abonnement à environ 80 euros par mois. La présidente d’IDFM souhaite donc que le versement mobilité soit lui aussi revu à la hausse de 7,5%, une disposition que seul le gouvernement peut prendre.
"J’ai entendu le ministre de l’Economie dire hier qu'il ne fallait pas trop augmenter le prix de la baguette de pain, parce que c’était un produit de base des Français. Je pense qu'il ne faut pas trop non plus augmenter le prix du ticket de métro. Il faut un vrai partage de l’effort sur le financement des transports", a-t-elle expliqué devant la presse.
Un conseil d'administration d'IDFM prévu le 7 décembre
Aujourd’hui, les transports franciliens sont financés à hauteur de 12% par les collectivités locales, à 38% par les voyageurs et à 50% par les entreprises. Un équilibre que Valérie Pécresse souhaite maintenir à l'identique. L’élue a aussi rappelé que, quoi qu'il arrive, "les plans d'investissement seraient maintenus" avec l'exploitation des nouvelles lignes du Grand Paris Express, les prolongements du RER E ou de la ligne 14, et l'achat de nouveaux trains et métros. "Je ne sacrifierai pas l'offre non plus", a également promis la présidente d’IDFM, alors qu'elle a récemment demandé à la RATP de revenir à 100% de l'offre pré-Covid le plus rapidement possible.
La semaine dernière, les associations d'usagers des transports avaient sollicité les sénateurs pour augmenter les versements des entreprises. Du côté de l’opposition, le groupe socialiste, écologiste et radical au conseil régional a demandé mardi dans un communiqué un gel du tarif du Navigo à 75 euros.
A noter que l’hypothèse d’un passe Navigo à 100 euros, précédemment évoquée par Valérie Pécresse, est désormais écartée grâce notamment à la hausse de la contribution des collectivités locales. Un conseil d'administration d'IDFM est prévu le 7 décembre pour décider des pistes de financement pour 2023. Il faut trouver 750 millions d'euros pour permettre de lancer les essais sur les nouvelles lignes et payer la facture énergétique qui devrait exploser l'année prochaine.