Stéphane Beaudet, vice-président de la région Île-de-France en charge des transports, est l'invité de l'émission Dimanche en politique ce 27 novembre à 11h25 sur France 3 Paris Île-de-France.
Depuis que le Sénat et notamment la droite sénatoriale ont retoqué jeudi soir la hausse du versement mobilité des entreprises (qui permet de financer 50% du budget d’Île-de-France Mobilités), nous n’avons jamais été aussi près de l’hypothèse d’un passe Navigo à 90 euros. Car pour le moment, l’autorité organisatrice de la mobilité francilienne n’a toujours rien obtenu de l’Etat : ni hausse du versement transport ; ni TVA à 5,5% sur les transports au lieu de 10% ; ni la transformation en subvention de l’avance Covid qui avait permis à IDFM de passer la période difficile de la crise sanitaire (2 milliards environ versés en 2020 et 2021).
Le problème, c’est qu’il manque toujours 450 millions d’euros pour boucler le budget de 2023. La hausse du passe Navigo est inéluctable mais reste à savoir quel sera le nouveau tarif. Trois scénarios sont sur la table : 80 euros, 85 euros ou 90 euros en moyenne.
"Nous sommes le seul pays où l’Etat a fait une avance remboursable"
"Nous allons avoir la semaine prochaine un conseil d’administration qui permettra d’en débattre avec les élus", indique le vice-président de la région en charge des transports, Stéphane Beaudet.
"Nous avions un déficit structurel de 950 millions, poursuit-il. Grâce au concours financier des collectivités et aux économies réalisées, nous avons trouvé 500 millions d’euros. Reste donc à financer 450 millions d’euros alors que nous devons commencer à rembourser dès 2023 l’aide Covid de l’Etat. Nous sommes le seul pays où l’Etat a fait une avance remboursable. Dans les autres pays, on a fait le choix des subventions, et donc non-remboursables."
“Nous devons être entendus”
"Sur le tarif du pass Navigo, je ne sais pas à combien on va aller. Mais nous devons continuer le bras de fer avec l’Etat. Nous devons être entendus sur cette avance remboursable Covid alors même que nous sommes à l’heure de la décarbonation, et qu’on nous demande de faire plus de transport public. Quant à la hausse du versement transport, je sais que c’est un problème pour les entreprises, mais si on augmente le Navigo, elles vont de toute façon payer la moitié de la hausse", ajoute Stéphane Beaudet. Le Medef s’est en effet opposé à une hausse du versement mobilité.
Le sujet des finances d’IDFM n’est pas nouveau, car l’autorité organisatrice de mobilité verra son budget mécaniquement augmenter avec l’arrivée de nouvelles lignes de transport comme le Grand Paris Express (GPE). "Les 200 km du GPE, c’est un milliard d’euros d’exploitation en plus", note Stéphane Beaudet, qui rappelle qu’un voyageur, à travers les tarifs de billetterie, ne paie réellement que 28% du coût de son trajet.