INTERVIEW. JO de Paris 2024. "C’est un petit paradis" : 3 questions au Père Patrick Rabarison, aumônier au sein du village olympique

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Depuis le début des Jeux, le Père Patrick Rabarison, curé de Villepinte (Seine-Saint-Denis) est aumônier au centre multiconfessionnel du village olympique. Un lieu qui permet aux athlètes d'avoir des temps de repos, loin du tumulte des épreuves. Entretien.

Depuis deux ans, le Père Rabarison organise, avec Holy Games, le tournoi régional de football et de pétanque des prêtres franciliens : la PaterCup. Un engagement sportif qui lui vaut aujourd'hui d'être choisi par l'Eglise catholique pour être aumônier olympique.

Au sein du village olympique, une petite équipe, évêques, prêtres, religieuses, diacres mais également laïcs, se relaie chaque jour. Pour France 3 Paris Ile-de-France, il raconte son quotidien dans cette tour de Babel des JO.

→ En quoi consiste la mission d'aumônier olympique ? 

• Père Patrick Rabarison : Au sein du village olympique, il existe un centre multiconfessionnel que nous partageons avec des représentants d'autres traditions comme le bouddhisme ou l'hindouisme. Ce centre a pour finalité de servir de lieu d'aération, de respiration pour les athlètes et leurs équipes qui ont besoin de se ressourcer.

Toute forme de prosélytisme est interdite. Les aumôniers olympiques sont à leur écoute, ils se rendent disponibles pour eux lorsqu'ils ont besoin de quitter le registre de la performance physique et d'être dans le registre du ressourcement et du repos. C'est une sorte d'oasis.

Nous avons différentes demandes. Ce matin j'ai accueilli un entraîneur qui était d'abord venu prier avant un match important. Un autre athlète est venu participer à un temps de partage biblique après une défaite, c'était un moyen de se ressourcer.

→ Y a-t-il des similitudes entre l'esprit du sport et celui de la religion ?

• Père Patrick Rabarison : Oui, il y a un esprit de communion. Je vous donne un exemple concret : dans les sports d'équipe, il ne suffit pas d'avoir d'excellentes individualités. Avoir des personnes qui donnent le meilleur d'elles-mêmes ne suffit pas. Il faut avoir un esprit de communion, un esprit collectif. J'ai l'habitude de dire que l'esprit collectif est à une équipe ce que l'Esprit Saint est à Dieu pour nous les chrétiens catholiques.

Pour les athlètes comme pour les croyants, il y a l'idée à la fois de donner le meilleur de soi, mais en même temps d'être conscient que nous faisons partie d'un corps, d'un tout. Il faut réussir à articuler ce "je" et ce "nous". Cela va d'ailleurs au-delà de la communion entre les athlètes et leurs équipes, on l'a vu ces derniers jours, l'engouement et l'enthousiasme du public participe de cette communion. 

→ Comment trouvez-vous l'ambiance au village olympique ?

• Père Patrick Rabarison : Le village olympique est un lieu de communion par excellence, c'est un petit paradis ! C'est beau de voir tous ces athlètes de différentes nationalités sympathiser, jouer, échanger.

Je trouve que cette expérience renforce également nos liens entre aumôniers des différentes traditions religieuses. Je vois beaucoup de scènes de fraternité, de joie, qui me donnent encore plus envie de travailler à être un ferment de paix, de communion entre les hommes. 

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