À moins de 550 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, les chantiers battent leur plein. Une soixantaine d’ouvrages doit être livrée d’ici fin 2023. Le point avec Marion Le Paul, directrice générale adjointe de la Solideo, la Société de livraison des ouvrages olympiques, invitée du 18.30 ce jeudi sur France 3 Paris-Île-de-France.
Dans un peu plus d’un an et demi, une cérémonie d’ouverture sur la Seine donnera le coup d’envoi des troisièmes JO organisés dans la capitale. Pour la Société de livraison des ouvrages olympiques, cette année 2023 est donc décisive. D’ici le mois de décembre, elle devra avoir livré l’ensemble des infrastructures olympiques au Comité d’Organisation des JO de Paris 2024. (CoJo)
En Île-de-France, plusieurs dizaines de chantiers de construction et de rénovation sont en voie d’être terminées. De la Coline d’Elancourt dans les Yvelines, au Village Olympique à Saint-Denis en passant par l’Arena de la Chapelle à Paris.
Voici une carte des différents chantiers olympiques en Île-de-France
A 550 jours de l'ouverture des JO, entretien avec Marion Le Paul, directrice générale adjointe de la Solidéo. Elle fait le point sur l’avancement des travaux au micro de France 3 Paris Île-de-France.
Les ouvrages olympiques doivent être livrés le 31 décembre prochain. Toutes les infrastructures seront-elles prêtes d’ici cette date ?
Marion Le Paul : Nous sommes dans les temps. On doit livrer les ouvrages six mois avant la cérémonie d’ouverture. Il nous reste donc 11 mois et 5 jours. Pour les 64 infrastructures que gère la Solidéo, notre avancement est conforme à ce que nous avions prévu. De nombreux chantiers devraient bientôt être terminés.
C’est le cas par exemple pour le Village Olympique situé à Saint-Denis. le gros œuvre est d’ores et déjà terminé à 92%. D’autres chantiers de rénovations de structures vont commencer cette année, mais tout sera terminé à temps.
Seulement 6% des infrastructures sportives sont des constructions. Pour le reste, la Solidéo rénove des enceintes sportives déjà existantes. Quels types de bâtiments sont rénovés et pourquoi ce choix de la rénovation ?
Marion Le Paul : Nous rénovons des piscines, des pistes d’athlétisme, des stades ou encore des lieux uniques comme le Grand Palais à Paris. (Seules 6% des infrastructures sont des constructions ndlr). L’objectif de ces rénovations et d’en faire des lieux accessibles à tous notamment aux personnes à mobilité réduite, aux personnes âgées ou encore malvoyantes.
L’autre objectif majeur est d’en renforcer l’efficacité énergétique. Une donnée particulièrement importante dans des lieux historiques comme le Stade Yves-du-Manoir à Colombes qui accueillera le hockey sur gazon ou encore la modernisation de certains courts à Roland-Garros .
Les entreprises franciliennes ont-elles été sollicitées ?
Marion Le Paul : Parmi les 1867 entreprises engagées, 1300 sont franciliennes. Cela représente 70% des sociétés constructrices.
Il est important que le territoire francilien puisse contribuer aux Jeux via le travail de petites et de grandes entreprises. Cela fait de ces Jeux un véritable accélérateur de travaux mais également un évènement pourvoyeur d'opportunités en termes d'emploi.
L’Arena Porte de la Chapelle aurait dû être livrée en septembre, mais ne le sera finalement qu’en décembre prochain. À quoi ce contre-temps est-il dû ? Quelles en sont les conséquences ?
Marion Le Paul : Il y a eu du retard par rapport à la livraison de la charpente en acier à cause de la guerre en Ukraine. L’Arena devait être livrée en septembre 2023 et le sera en décembre 2023. Il ne devrait pas y avoir de retard de livraison.
L’avance que nous avions prise auparavant, nous permet d’atténuer les effets de ce contretemps. En revanche, il était prévu que l’on utilise l’Arena avant les JO –notamment pour accueillir le club de l’élite Paris Basketball ndlr- et ce ne sera pas le cas ou bien très peu.
Quel est le budget total de ces travaux ?
Marion Le Paul : 1,7 milliard d’euros ont été investis par des acteurs publics comme l’Etat ou les collectivités territoriales pour l’ensemble des constructions et des rénovations.
ce budget est utilisé pour la gestion des infrastructures, mais aussi dans le but de les rendre pérennes afin qu’elles puissent être utilisées par les habitants après les jeux. Par exemple, les piscines rénovées et construites en Seine-Saint-Denis serviront à l’avenir pour former la jeunesse de ce département à la natation.
Comment la Solidéo contrôle-t-elle l’avancement des différents chantiers ?
Certaines de nos équipes sont dédiées à la supervision. Nous tenons un calendrier que l’on suit au jour le jour pour évaluer notre niveau d’avancement par rapport aux perspectives fixées. Nous vérifions tous les mois l'évolution des différents chantiers grâce à des tableaux que mettent en place nos équipes. Grâce à un code couleur, on sait si nous sommes en avance ou en retard.
Depuis le lancement des travaux, l'inspection du travail a effectué des contrôles auprès des entreprises pour évaluer les conditions de travail sur les chantiers. Certains d’entre eux auraient révélé que des travailleurs se trouveraient en situation irrégulière. Que répondez-vous ?
L'inspection du travail réalisé plus de 600 contrôles depuis le début des différents travaux. Lors de certains contrôles que nous avons effectués, il y a eu des suspicions de travail illégal. Cela peut être de la fraude à l’URSAFF ou l’emploi de personnes sans titre de séjour.
Nous avons porté plainte contre l’entreprise concernée. Des enquêtes sont en cours. Nous avons rompu notre contrat avec cette entreprise
Retrouvez ci-dessous l'interview de la directrice adjointe de la Solidéo en vidéo :
Rendez-vous ce jeudi pour une édition spéciale JO du 18.30. Marion Le Paul y sera invitée pour évoquer les chantiers olympiques. La question de l'emploi généré par les Jeux sera également au cœur des débats avec la directrice adjointe de Pôle Emploi Île-de-France, Hélène Moutel.