Jacques Chirac, le "brave type" et l'animal politique

Quel souvenir, quelle trace Jacques Chirac laissera-t-il dans la mémoire de notre pays ? Celle d’un redoutable animal politique, celle d’un politique roublard, celle d’un conservateur modéré, sans grandes convictions ou bien celle d’un « brave type un peu populo » ?

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Né en novembre 1932 à Paris, parce que son père est venu y travailler, ce Parisien a des racines solidement plantées en Corrèze. Ses familles paternelles et maternelles sont corréziennes depuis des générations. Et finalement, tout au long de sa vie et de sa longue carrière politique, Jacques Chirac aura ce double visage du Parisien de Corrèze, animal politique roublard, et du Corrézien de Paris, brave paysan sympathique.

Retour sur le parcours politique hors norme de Jacques Chirac.

Premiers pas politiques en Corrèze

Les premiers pas de l’homme politique Jacques Chirac se situent en 1965, à Sainte Féréole … en Corrèze !  Il a 33 ans et il est élu conseiller municipal du village, berceau de sa famille sans même y être formellement candidat. Et dès 1967, il arrache à la gauche la circonscription législative d’Ussel en Corrèze, pour le compte du premier ministre de l’époque, Georges Pompidou. Une prouesse politique car la majorité gouvernementale en 1967 ne possède qu’un siège d’avance, celui d’Ussel.

C’est à cette époque que Jacques Chirac entre pour la première fois dans un gouvernement, comme Secrétaire d’Etat à l’emploi. Sa carrière politique démarre. Il restera au gouvernement, à divers postes, jusqu’à la mort de Georges Pompidou, en avril 1974. Il y créera l’Agence Nationale pour l’Emploi, l’ANPE, devenue depuis Pôle Emploi. Et s’y construira une image qui s’avèrera ensuite inaltérable de soutien indéfectible des paysans et du monde rural.

Jacques Chirac, le premier maire de Paris 

Mais le Parisien de Corrèze n’est pas très loin : le véritable tournant de la carrière politique de Jacques Chirac, qui va lui fournir l’occasion de construire une image d’homme d’Etat cette fois, c’est Paris, dont il devient le premier maire élu, en 1977. La loi redonne à Paris son autonomie, confisquée par l’Etat depuis plus d’un siècle. Paris redevient une ville comme les autres, à une différence près : c’est la capitale. Jacques Chirac, en devenant le premier maire de Paris, va pouvoir s’y forger une image, une stature, une équipe et un parti.

Il a mené jusque-là une très belle carrière : il a été Premier ministre, de Valéry Giscard d’Estaing, de 1974 à 1976. Il vient de créer le RPR (Rassemblement pour la République), avec lequel il entend bien, à la faveur des élections législatives de 1978, reprendre la tête de la majorité de droite, face aux « giscardiens » du Président de la République d’alors. Il devra attendre un peu. Lors des élections législatives de 1978, les gaullistes resteront la première formation politique à l’Assemblée mais arriveront seulement à la troisième place en nombre de voix dans le pays, derrière la gauche et surtout derrière les giscardiens.

Dès lors, il va travailler son positionnement personnel. Il lui faudra du temps et beaucoup de travail pour rassembler derrière lui les gaullistes dans son nouveau RPR. Il subit un échec cuisant en 1979, en conduisant sa liste aux premières élections européennes.

Il s’oppose de plus en plus ouvertement aux giscardiens et au Président de la République, Valéry Giscard d’Estaing.
En 1981, après avoir hésité longtemps, il pose, pour la première fois, sa candidature à la Présidence de la République. Mais il n’arrive que troisième au premier tour, derrière Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand. Il ne soutient alors que du bout des lèvres Valéry Giscard d’Estaing en demandant à ses électeurs de voter « selon sa conscience ». C’est François Mitterrand qui sera élu, et Jacques Chirac sera considéré comme un traître par beaucoup des électeurs de droite.
 

Premier ministre de droite d'un président de gauche

Jacques Chirac va construire son personnage de chef de l’opposition à la gauche. Très vite, il réussira à réduire la place des giscardiens. Après une série de victoires électorales pour le RPR aux cantonales de 1982 et aux municipales de 1983, Jacques Chirac y réussit le « grand chelem » et rafle les 20 arrondissements, puis en 1985. Jacques Chirac est donné grand favori des législatives de 1986. Il remporte l'élection. Pour la première fois sous la Vème république, s'ouvre la période de « cohabitation » : Jacques Chirac devient le Premier ministre de droite d’un Président de gauche.

En 1988, il est de nouveau candidat à la Présidence de la République. Face à lui le socialiste François Mitterand et le giscardien Raymond Barre, ancien Premier ministre. Nouvel échec. L’Assemblée Nationale est dissoute au lendemain de l’élection présidentielle. La gauche est de retour à l’Assemblée, mais le RPR limite les pertes. Jacques Chirac est réélu député, sans aucune difficulté en Corrèze bien sûr. 1989, là encore, Jacques Chirac est réélu maire de Paris en réalisant à nouveau le grand chelem des 20 arrondissements.
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