Plusieurs centaines de migrants ont été évacuées de leurs camps de fortune installés sur le boulevard qui relie La Chapelle, Stalingrad, Jaurès et Colonel Fabien dans l'est-parisien. Des "mises à l'abri" organisées par la préfecture de région Ile-de-France et la mairie de Paris.
Très tôt ce mercredi matin, des bus étaient stationnés au pied du métro Stalingrad dans le 19e arrondissement. Environ 200 migrants installés sur le boulevard qui relie la Chapelle, Stalingrad, Jaurès et Colonel Fabien dans les 18e et 19e arrondissements sont montés au fur et à mesure dans les véhicules qui doivent les emmener vers des hébergements temporaires.
Depuis 6h30, plusieurs associations étaient sur place pour venir en aide et guider les migrants. Des associations qui estiment que ces "mises à l'abri" s'imposaient en raison des températures très basses de ces derniers jours. "Il n'y avait pas eu d'opérations de mises à l'abri depuis plusieurs mois", déplore Nathan Lequeux de l'association Utopia 56.
Un jeune afghan, à qui les services de la préfecture d'Île-de-France proposent un logement en province, attend pour monter dans le bus : "Je préfère partir même si ce n'est que pour un mois", dit-il. "Je n'ai pas de logement, je dors dans la rue", explique le jeune homme.
Les personnes vont être dirigées vers différents sites de transit en région : Rennes, Rouen et Marseille afin de traiter leurs demandes d'asile. Les personnes qui peuvent justifier "d'un contrat de travail à Paris ou en Île-de-France, pourront bénéficier d'un hébergement plus proche, notamment dans les villes de Ris-Orangis et Sarcelles", précise Nathan Lequeux.
Impact sur la santé
Depuis plusieurs mois ces personnes, des hommes en majorité, vivent dans la rue et la situation sanitaire préoccupante. "La situation sanitaire des migrants est mauvaise, ce sont des conditions de vie qui sont celles de la rue et qui sont très dures, elles ont un impact définitif sur la santé des personnes", prévient Milou Borsotti de Médecins du monde.
En fin de matinée, l'association Utopia 56 dresse le bilan de cette opération : 338 personnes ont été prises en charge ce mercredi par les autorités. 40 sont restés à la rue "alors que la préfecture avait largement la place de les prendre", regrette le coordinateur de l'antenne parisienne.