La police aux frontières (PAF) se dit prête à absorber le flot de voyageurs à bientôt vingt jours du lancement officiel des Jeux olympiques. Du contrôle des passeports à la sécurité dans l'aérogare, les renforts sont prévus.
Du contrôle des passeports à la sécurité dans l'aérogare, la police aux frontières (PAF) de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle se dit prête à absorber le flot de passagers attendu lors des JO de Paris, notamment grâce à de nombreux renforts.
Durant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre), "on sait qu'il y a des journées qui vont être extrêmement importantes et on aura peut-être 300.000 voyageurs dans la journée à Roissy", explique Julien Gentile, directeur de la PAF des aérodromes parisiens lors d'une visite presse.
Une mobilisation totale
Chaque jour, environ 200.000 passagers - départs, arrivées et correspondances confondus - transitent par le hub aérien de la capitale. "Le but est de faire face à l'afflux de voyageurs supplémentaires dont on ne connaît pas le détail" et d'éviter toute "thrombose" sur le circuit voyageur, explique le contrôleur général.
Derrière lui, des passagers passent dans les guichets Parafe, le système de contrôle automatique des passeports biométriques, réservés aux citoyens majeurs de l'Union européenne (UE) et de certains autres pays.
En temps normal, 150 guichets où les passeports et visas sont contrôlés manuellement sont ouverts. Du 12 juillet au 15 septembre, les 250 postes de l'aéroport parisien fonctionneront de 4h30 à minuit et un peu moins pour le reste de la nuit. "C'est un peu comme si, dans votre supermarché, toutes les caisses étaient ouvertes tout le temps, de l'ouverture jusqu'à la fermeture", commente M. Gentile.
Contrôle des flux
Les effectifs ont donc été renforcés par 2.000 agents, issus d'autres services de polices aux frontières en France et des policiers européens de Frontex. Chaque année, 100 millions de passagers passent par Roissy-CDG. "Les très gros volumes de voyageurs, on sait gérer. Mais si dans la même minute il y a 5.000 ou 10.000 personnes, ça pose une difficulté", relève le directeur de la PAF.
Depuis cinq ans, la PAF est dotée d'une application fournie par Aéroports de Paris (ADP), qui permet d'analyser les flux de voyageurs en temps réel. L'application produit une "vue de la frontière et un calcul du temps d'attente", détaille Cécile Aerdeman, cheffe adjointe de la division du contrôle transfrontière.
Sur l'écran de sa tablette apparaissent des dizaines de points blancs mobiles, représentant les passagers. Dès qu'ils sont pris en charge aux aubettes (poste de contrôle frontière), ils deviennent bleu. Au plafond, des centaines de capteurs quadrillent le flux. La fluidité se confirme sur l'écran de Cécile Aerdeman : zéro minute d'attente.
"Si une ligne frontière est déjà embolisée et qu'on y attend une délégation importante, on va savoir qu'il va falloir qu'on facilite le passage en ouvrant par exemple un trajet particulier", explique la commissaire.
Les 50 à 60.000 accrédités attendus à Roissy seront accueillis directement par la PAF et le Comité d'organisation des Jeux (Cojo) à leur sortie d'avion, puis amenés jusqu'aux postes frontière où leurs documents d'identité seront contrôlés.
"L'image de la France est en jeu"
Pour les athlètes voyageant avec des bagages hors format (kayak, perches, vélos...), un espace dédié sera réservé dans la salle des bagages. Et pour les 120 chefs d'Etat attendus pour la cérémonie d'ouverture, un accueil VIP est prévu en pavillon de réception.
Si les arrivées en France des délégations et des spectateurs seront étalées dans les jours précédant l'événement planétaire, les départs seront plus concentrés. Les autorités s'attendent à un important flux de voyageurs les 12, 13 et 14 août, se superposant au chassé-croisé estival des vacanciers Français.
Mais la police aux frontières se dit prête. "Logiquement l'endroit où ça doit bien se passer cet été, ce sont les aéroports parisiens", assure Julien Gentile.
Côté sécurité, les patrouilles sont renforcées dans l'aérogare depuis le 1er juillet, avec l'objectif d'être visibles et de dissuader les équipes de vols à la tire et les faux taxis qui cibleraient les touristes venus pour les Jeux.
Pour le commandant Régis Bailleul, responsable adjoint chargé de la sécurité publique à la PAF de Roissy, pas question de se rater : "il y a l'image de la France qui est en jeu, parce que c'est le premier pas du passager qui va arriver sur le territoire".