Ce vendredi, les fans du sport de combat japonais se sont donné rendez-vous à l'Institut du Judo dans le 14e arrondissement de Paris. Ils sont venus encourager Teddy Riner, champion olympique et Romane Dicko, médaille de bronze. Qu'ils soient licenciés de club, professeurs de la discipline ou simplement supporters, ils ont tous partagé un moment historique. Reportage.
Dans l'enceinte de l'Institut du Judo à Paris, les premières notes de Freed From Desire, chanson emblématique des supporters, résonnent. Et pour cause, il est un peu plus de midi, Romane Dicko et Teddy Riner viennent d'entrer en demi-finales des tournois olympiques de leurs catégories respectives. "Vu comme Romane est lancée, elle vise l'or", s'avance Fréderic Blet-Charedeau, président du club de Villeneuve-le-Roi Celui dans lequel Romane a fait ses débuts sur les tatamis dans le Val-de-Marne.
Ce vendredi, plusieurs centaines de fans de judo se sont rassemblées pour encourager les deux judokas et voir les combats sur écran géant. La Francilienne sera finalement stoppée en demi-finale. Une défaite qui a fait régner le silence quelques minutes dans la salle pourtant chauffée à blanc. Puis une médaille de bronze qui a relancé le public de plus belle.
Qu'ils soient enseignants de la discipline, licenciés en club ou simples passionnés du sport de combat japonais, la salle située en bord de périphérique était le repaire de tous les passionnés. "C'est une journée historique pour notre sport, peut-être deux médailles d'or", avait démarré confiant Franck Mantel, enseignant de la discipline en Seine-et-Marne arrivé parmi les premiers dans la salle. Le professeur est un habitué des lieux : "La fan-zone a ouvert au début des Jeux et je suis venu soutenir l'équipe de France deux fois".
Jusqu'à 90 décibels : une ambiance de stade de foot
Doucement mais sûrement, l'ambiance est montée de match en match. Mettre l'ambiance, c'est le travail de Thibaut Faullimell, le speaker de l'événement. "Je dois m'assurer que l'ambiance ne retombe pas même pendant les temps morts", indique-t-il.
Ainsi entre midi et 16 heures, en attendant les demi-finales, l'ambianceur qui officie notamment dans des salles de basket et volley a enchaîné les quizz et les blind tests musicaux pour occuper le public. C'est aussi à lui de faire monter les décibels avant les combats des Français. "On peut monter jusqu'à 90 décibels, c'est l'équivalent du bruit qu'on retrouve dans certains matchs de foot ou concerts", raconte-t-il.
"La famille du judo"
Tout au long de la journée, la fan zone a vibré pour les combats des deux champions franciliens. En se calant sur le son de l'Arena Champ de Mars, les fans de judo ont entonné des "Allez Romane" ou scandé le nom de Teddy Rinner quand les locaux étaient en difficulté dans leurs combats.
"On espère qu'il va accélérer", confie même Adrien, licencié du Club de judo d'Arpajon en Essonne après le 8ème de finale de Teddy Riner. "C'est important d'être ici car on retrouve des gens du monde que l'on connaît, on est un peu en famille. La famille du judo", confie son ami Guillaume également judoka à Arpajon. Pour la finale du plus grand judoka français, certains ont même quitté l'Arena Champ-de-Mars pour venir à la fan zone. "On avait envie d'ètre là pour vivre ce moment historique", commente Jean-Laurent venu de l'Aveyron. "C'est historique ce qu'il a fait", nous dit ensuite David venu avec des amis lorsque Teddy remporte son troisième titre olympique quelques minutes plus tard.
Dès le matin, les pensionnaires de son premier club à Villeneuve-le-Roi, le Randoris Club Judo, sont venus en nombre pour la supporter. "Romane, c'est notre bébé, elle est arrivée au club quand elle avait 13 ans et on est très fiers de son parcours, elle est toujours restée proche du club", raconte Françoise Leclercq, trésorière du club. "La médaille d'or à Paris c'est son objectif suprême", note Arthur Godin, secrétaire général, venu habillé d'un T-shirt jaune orné de l'inscription "Tous avec Romane".
Si beaucoup de personnes dans la salle sont franciliennes, d'autres sont venus de plus loin pour assister à cette dernière journée individuelle en judo. "On est très heureux d'être ici, nous sommes venus grâce à un tirage au sort de la Féderation Française de Judo", témoigne Jocelyne Grand, la présidente de l'ASVEL Judo, un club situé à Villeurbanne dans le Rhône.
"Ce sont deux athlètes qui sont une belle vitrine pour notre sport, c'est important d'être ici pour tous les passionnés de judo", démarre Franck Mantel, enseignant de judo en Seine-et-Marne dès le matin. Plus tard, lorsque les deux judokas ont atteint la finale de leur catégorie respective, il s'est dit "fier d'eux".