Le collectif, qui réunit des dizaines d’associations pour dénoncer un "nettoyage social" contre les sans-abris en vue des JO de Paris, a mené une action ce vendredi matin devant la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, dans le 18e arrondissement.
"Solidarité avec les exilés", ont répété les manifestants, réunis tôt ce vendredi matin devant le Sacré-Cœur. Plusieurs dizaines de militants du collectif "le revers de la médaille" se sont rassemblés sur le parvis de la basilique.
Munis de pancartes avec des slogans détournant la devise olympique "plus vite, plus haut, plus fort", les participants ont déversé de la peinture sur de grandes banderoles déroulées sur les marches du Sacré-Cœur, où l’on pouvait lire "solidarité", "bidonvilles", "campements" ou encore "squats". Des manifestants ont également affiché les cinq anneaux olympiques pendant l’action.
"La mairie de Paris et les JO vont mettre plein de personnes précaires dans une situation encore plus précaire. Ce n’est pas admissible… On demande un traitement correct des personnes vulnérables qui sont à Paris. Ça ne sert à rien de lever le tapis et de jeter la poussière dessous, ça ne règle aucun problème. Il faut des politiques compréhensives", explique Virgile, l’un des participants.
Paul Alauzy, coordinateur veille sanitaire chez Médecins du monde et membre du collectif, dénonce un "nettoyage social".
Le collectif le @reversmedaille, dont @MdM_France fait partie, s’est réuni ce matin afin d’alerter sur les risques des #JOP2024.
— Médecins du Monde (@MdM_France) December 15, 2023
🔴 Pour que les personnes les plus précaires ne subissent pas les revers de l'organisation de cet événement. pic.twitter.com/Ohkbgn4463
"On veut alerter sur l’état du sans-abrisme aujourd’hui en Île-de-France. Cette nuit il fera 3 degrés alors qu’il y a 18 000 logements vides que la préfecture pourrait réquisitionner. Il y aura des centaines d’enfants dans les rues de Paris et Saint-Denis, il y aura des nourrissons sortis de maternité qui se retrouveront sur le trottoir. Il y aura des dizaines de milliers de personnes qui survivent dans des campements de misère, des squats, des bidonvilles", a-t-il rappelé ce matin sur les marches de la basilique.
"On veut que la société se mobilise"
"Qu’est-ce qu’il va arriver pour tous ces gens dans les semaines qui viennent mais surtout dans six mois, quand à cet endroit-là il y aura la flamme olympique et quand toutes les caméras du monde ne s'intéresseront qu’au sport ? (...) On veut que la société se mobilise. Les efforts du gouvernement ne sont pas du tout suffisants", a ajouté Paul Alauzy.
"Nous ne laisserons pas l’exclusion prendre le pas sur la solidarité", a affirmé de son côté l’association Utopia 56 sur X.
Ce matin, nous sommes devant le Sacré Coeur pour dénoncer le nettoyage social engagé en vue des Jeux Olympiques Paris 2024.
— Utopia 56 (@Utopia_56) December 15, 2023
Nous ne laisserons pas l’exclusion prendre le pas sur la solidarité ✊ pic.twitter.com/UXi3oBUrwk
Fin octobre, le collectif avait projeté un grand message lumineux sur le siège du comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo) à Saint-Denis. Action contre la faim, Barreau de Paris Solidarité, Fondation de l’Armée du Salut, Emmaüs France, Ligue des Droits de l’Homme, Solidarité Migrants Wilson, Pantin Solidaires… "Le revers de la médaille" réunit de nombreuses associations.
Le collectif avait également adressé une lettre ouverte à "l’ensemble des parties prenantes" de JO, pour alerter sur l’absence d’un "plan d’action" et d’une "concertation avec les acteurs associatifs et solidaires", malgré des "demandes répétées".
"Le revers de la médaille" avait par ailleurs dénoncé un "nettoyage social" avant les Jeux à l’occasion de l’évacuation d’un campement de migrants près du quai d'Austerlitz mi-novembre.