Une opération de "mise à l'abri" de migrants a été menée ce mardi matin par les forces de l'ordre. La moitié d'entre eux a été évacuée vers d'autres régions. Les associations dénoncent ces actions répétées à quelques mois des Jeux de Paris 2024.
Plus de 200 personnes migrantes vivant à la rue au bord de la Seine ont été évacuées ce mardi d'un campement informel à Paris, et transférées pour moitié vers des "sas" d'accueil en régions, ont annoncé les autorités.
Ces dernières ont procédé au petit matin "à une opération de mise à l'abri pour des personnes dormant à la rue au niveau du secteur du quai d'Austerlitz", dans le 13e arrondissement, ont écrit dans un communiqué commun la préfecture de la région d'Île-de-France et la préfecture de police (PP) de Paris.
"Sur les 221 personnes prises en charge au niveau du quai d'Austerlitz, 100 d'entre elles ont été prises en charge et orientées vers des structures d'accueil temporaire en région", ont indiqué ces préfectures.
Depuis sept mois, plus de 2 800 personnes ont été transférées vers des "sas" d'hébergement en région, ouverts en avril par le gouvernement pour orienter les personnes migrantes à la rue en Île-de-France, où les campements ressurgissent à intervalles réguliers et où l'hébergement d'urgence connaît une saturation chronique.
Les associations dénoncent un "nettoyage social"
Plusieurs dizaines d'associations, qui se sont regroupées au sein d'un collectif nommé "le revers de la médaille", dénoncent depuis quelques semaines le "nettoyage social" de la région parisienne, progressivement vidée de ses populations les plus précaires vivant à la rue en vue des Jeux olympiques 2024 : migrants, sans-abri, travailleuses du sexe, personnes occupant les bidonvilles...
Dans les "sas", ont défendu les autorités dans leur communiqué, "les personnes mises à l'abri bénéficient avec leur accord d'une évaluation de leur situation administrative, ainsi que d'un accompagnement social et sanitaire".
Il s'agit de la 32e opération de "mise à l'abri" organisée par les autorités cette année en Île-de-France, avec 5 963 personnes prises en charge en 2023.