Ce projet de réhabilitation et de restructuration prévoit le déménagement de soixante résidents mais ces travailleurs ne veulent pas être séparés.
Toumani paie 638 euros pour partager une chambre de 17 m2 avec quatre autres personnes. Malgré la promiscuité, c'est une colocation choisie et non subie. Ces résidents ne veulent pas être séparés.
Depuis plus de 20 ans, ce quinquagénaire vit dans le foyer Branly, un bâtiment vétuste, presque insalubre. L'immeuble sera bientôt détruit et reconstruit sur place mais pas pour tout le monde. Sur les 195 locataires, l'opérateur social, propriétaire des lieux, propose d'en reloger 60 dans d'autres endroits.
"Il faut absolument que nous puissions rencontrer individuellement chacun des résidents pour identifier leurs besoins, leurs problématiques, leurs lieux de travail, pour pouvoir les accompagner au mieux dans cette démarche" insiste Myriam Berghout, directrice régionale de l'opérateur Adoma.
Pas assez de place pour loger tous les bénéficiaires
Les résidents veulent rester ensemble dans le nouveau foyer réhabilité mais impossible de construire assez grand pour tous et au même endroit, le maître d'oeuvre manquerait de place pour le faire. En protestation, cet été, les habitants ont bloqué le chantier.
La mairie tente une médiation mais soutient aussi cette reconstruction : "Vous sentez bien qu'il y a besoin de faire évoluer ces foyers. [...] Un certain nombre de ces foyers a été construit dans les années 70-80, ils sont très dégradés. Il faut permettre aux gens d'avoir une bonne vie lorsqu'ils sont accueillis dans des foyers pour travailleurs migrants", insiste Patrice Bessac, le maire de Montreuil.
Une réunion se tiendra ce lundi pour tenter de trouver une issue à ce conflit. À Montreuil, entre 2 500 et 3 000 personnes détiennent un bail dans l'un des 16 foyers et résidences sociales de la ville.