Une centaine d'étudiants parisiens obligés de quitter leurs logements en vue des Jeux olympiques ont déménagé. Des réquisitions dénoncées par les syndicats étudiants.
A Paris, une première vague d'étudiants obligés de quitter leurs logements Crous réquisitionnés pendant les JO ont déménagé jeudi, avant d'être relogés dans d'autres résidences sociales universitaires de la capitale. A l'occasion des Jeux, douze résidences doivent être réquisitionnées cet été en Île-de-France.
Elles logent au cours de l'année universitaire environ 3 000 étudiants et doivent accueillir temporairement pompiers, soignants, forces de l'ordre et sécurité civile. Ces réquisitions sont dénoncées par les syndicats étudiants.
"On m'a proposé de déménager dès le mois d'avril, j'ai sauté sur l'occasion car je voulais être débarrassée de cette charge mentale avant le début de mes partiels", raconte à l'AFP une étudiante de 25 ans en géo-politique et sciences politiques à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, rencontrée dans une résidence du 13e arrondissement.
"Je passe d'un 23 m2 aujourd'hui à 18 m2, je ne vais pas pouvoir faire entrer tous mes meubles", regrette-t-elle. Son déménagement dans une autre résidence située à quelques centaines de mètres est pris par en charge par le Crous.
"C'est toujours les plus vulnérables qui trinquent"
Les étudiants concernés par ces réquisitions de logements ont jusqu'à la mi-août pour décider s'ils veulent revenir dans leur ancien logement ou s'ils veulent rester dans leur nouveau lieu de résidence à la rentrée universitaire.
Lina, étudiante en deuxième année de BTS audiovisuel à Paris, est un peu plus énervée. "On a été prévenus au dernier moment et il a fallu que je fasse décaler un examen à demain pour pouvoir assurer ce déménagement", déplore-t-elle. Elle explique "ne toujours pas comprendre pourquoi on demande aux pauvres étudiants de déménager pour les JO". "C'est toujours les plus vulnérables qui trinquent", dénonce-t-elle.
Thierry Bégué, directeur général du Crous de Paris sur place, explique la décision de "lancer une première vague de déménagement dès maintenant car des places se libéraient déjà". "Autant ne pas attendre le dernier moment", a-t-il insisté.
Les pouvoirs publics estiment que 30% des chambres restent vides chaque été. Dans un "point d'étape" du 4 avril, le Crous assure avoir envoyé un questionnaire aux étudiants bénéficiaires de ces logements Crous et reçu 2 300 réponses, dont 1 448 demandes de relogement à ce stade.