JO de Paris 2024 : les taxis volants, "une aberration écologique" pour des élus franciliens

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Polluants, bruyants, chers, élitistes... Des élus municipaux parisiens et franciliens de tous les bords politiques se sont prononcés contre le projet d'expérimentation de taxis volants sur la Seine. Une expérimentation portée par le groupe Aéroport de Paris (ADP) pour les Jeux olympiques 2024. L'Autorité environnementale (AE) avait déjà émis un bémol contre ce projet.

"Il n'y a rien qui va dans ce projet (...), un gadget totalement inutile et hyper-polluant pour quelques ultra-privilégiés pressés", a dénoncé Dan Lert, adjoint écologiste à la Transition écologique à la mairie de Paris.

Le ton est donné. Au Conseil de Paris, les élus municipaux ont rendu un avis négatif sur l'expérimentation des taxis volants en 2024, alors qu'ADP, avec ses partenaires, le constructeur allemand Volocopter et la région Île-de-France, veulent profiter des JO pour faire circuler de façon expérimentale des taxis volants électriques sur trois lignes aériennes. L'une relierait l'héliport d'Issy-les-Moulineaux à une barge sur la Seine, le Vertiport, une plate-forme de décollage et d'atterrissage située près de la gare d'Austerlitz. 

Le conseiller Florian Sitbon (PS) a fustigé un projet "absurde" adoubé par l'Etat et la Région Ile-de-France. "Pour faire gagner quelques minutes à quelques nantis pressés, ignorants et méprisants de l'urgence climatique, on polluerait l'atmosphère, on détruirait l'environnement sonore", a-t-il dénoncé.

Le maire LR du 15e Philippe Gougeon a rappelé de son côté son ambition de fermer définitivement l'héliport d'Issy-les-Moulineaux.

"La consommation de ces engins volants, près de 190 kWh aux 100 km, est deux à trois fois plus élevée qu'une voiture à moteur thermique pour transporter un seul passager", a abondé Claire de Clermont-Tonnerre (Changer Paris).

"C'est un nouvel usage dont nous n'avions absolument pas besoin (...) à l'instar de ce que nous avons connu avec les trottinettes en libre-service", a ironisé le conseiller communiste Jean-Noël Aqua, dénonçant une "aberration écologique" doublée d'un "séparatisme social", rappelant qu'il faudra débourser "la modique somme de 140 euros pour 35 km". 

Les élus communistes de la région ont également critiqué ce projet. Tout comme les maires de Malakoff, Ivry-sur-Seine, du Kremlin-Bicêtre et de Gentilly. Ils invitent "la population à se saisir de l’enquête publique et déposerons respectivement des contributions pour que le projet soit abandonné au profit
d’investissements utiles au plus grand nombre et non à quelques-uns", affirment-ils dans un communiqué commun.

Le "vertiport", dans la ligne de mire de l'Autorité environnementale


Début septembre, l'Autorité environnementale (AE) française avait déjà jugé "incomplète" l'étude d'impact du vertiport, la future base expérimentale de taxis volants, mettant en cause la pollution sonore et visuelle, la consommation d'énergie et le risque pour la sécurité des passagers comme des Parisiens.

Ces nouveaux engins volants sont trop bruyants. C’est en tout cas l’une des craintes avancées par l’autorité environnementale qui demande à ADP, Aéroport de Paris, de compléter son étude d’impact et d’élargir le périmètre d’analyse, au-delà du secteur d'Austerlitz, en prenant en compte toutes les zones survolées. "Les e-VTOL sont moins bruyants que des hélicoptères à moteurs thermiques, mais ne peuvent être considérés silencieux, contrairement à ce qui figure au dossier, sauf à estimer silencieux un véhicule automobile thermique moyen", est-il écrit dans l’avis.

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