JO de Paris 2024 : les taxis volants seront-ils vraiment au rendez-vous ?

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L'Autorité environnementale (AE) a jugé "incomplète" l'étude d'impact du vertiport pour taxis volants prévue sur la Seine à Austerlitz pour les Jeux olympiques de Paris-2024, évoquant en particulier ses conséquences acoustiques. Aéroport de Paris promet d’apporter des réponses.

Ils devaient être une vitrine pour l’innovation mais pour l’instant, les taxis volants suscitent surtout beaucoup de craintes. À l'allure de gros insectes, ces engins électriques doivent prendre leur envol officiellement pour les Jeux olympiques de Paris, pour une phase d’expérimentation de juillet à décembre 2024.

Ces appareils, à mi-chemin entre le drone et l’hélicoptère, devraient emprunter trois circuits : de l'aéroport Paris-Roissy à celui du Bourget, de l'héliport d'Issy-les-Moulineaux vers l'aérodrome de Saint-Cyr-l'Ecole d'une part, et d'autre part vers le site temporaire Paris-Austerlitz, une barge sur la Seine à proximité du quai d'Austerlitz. C'est pour ce dernier vertiport, zone de décollage, que l'autorité environnementale a rendu un avis défavorable.

Ces nouveaux engins volants sont trop bruyants. C’est en tout cas l’une des craintes avancées par l’autorité environnementale qui demande à ADP, Aéroport de Paris, de compléter son étude d’impact et d’élargir le périmètre d’analyse, au-delà du secteur d'Austerlitz, en prenant en compte toutes les zones survolées. "Les e-VTOL sont moins bruyants que des hélicoptères à moteurs thermiques, mais ne peuvent être considérés silencieux, contrairement à ce qui figure au dossier, sauf à estimer silencieux un véhicule automobile thermique moyen", est-il écrit dans l’avis.

Un point qui étonne le directeur exécutif d’ADP. "On a un bruit (en milieu urbain) qui jusqu’à maintenant n’avait jamais été identifié comme une potentielle difficulté. C’est un bruit de 65db, difficilement perceptible dans un milieu urbain", observe Edward Arkwright, qui assure néanmoins que des campagnes acoustiques sont déjà menées à Pontoise et le seront aussi à Austerlitz.

 

Une consommation de 190 kWh/100km

Parmi les autres sujets d'inquiétudes pointés par le rapport : la "consommation énergétique" et "les émissions de gaz à effet de serre".

Les taxis volants Volocity, les seuls qui devraient être en mesure d’obtenir la certification pour les JO ont une consommation estimée de 190kWh/100km. À titre de comparaison, la consommation d’une voiture thermique est d’environ 50kWh/100km, celle d’une voiture électrique de 15kWh/100km. Celle d’un métro est d’environ 6 kWh/100passager.km, soit environ 30 fois moins que la consommation annoncée pour le Volocity. Or pour l'expérimentation, un seul passager pourra prendre place aux côtés du pilote. 

 

Usage sanitaire

Pour ADP, l’expérimentation du veliport d'Austerlitz permettra surtout des avancées sur le plan sanitaire. "Ce qui est important dans ce travail 2024, c’est de mettre en avant de nouveaux usages. On sait que dans une zone dense, l’usage principal est sanitaire. L’expérimentation permettra de réaliser des tests avec l’APHP, de transports de greffon par exemple", assure Edward Arkwright.

Une enquête publique doit avoir lieu du 6 novembre au 8 décembre 2023 pour apporter des précisions sur le projet et recueillir l’avis des citoyens, avant celui définitif du ministère des Transports en janvier 2024. ADP assure que toutes les réponses aux interrogations seront apportées.

Le constructeur Velocopter attend toujours l'obtention de la certification européenne qui permettra à ses Velocity de voler dans la capitale. Il espère un feu vert de l'Agence européenne de la sécurité aérienne au printemps 2024.

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