La perspective d'un taxi volant dans le ciel de la région parisienne à l'horizon 2030 prend forme : Volocopter sera le premier à testé son véhicule VoloCity pour des opérations de stationnement, de décollage et d'atterrissage dans l'enceinte de l'aéroport de Pontoise (Val-d'Oise).
Le premier taxi-volant à décoller des pistes de l'aérodrome de Pontoise, sera un savant mélange entre le drone et l'hélicoptère. VoloCity, entièrement électrique, est équipé de 18 moteurs et 9 batteries. Il peut transporter deux personnes dont un pilote. Il vole à 110 km/h, à une altitude de 400 à 500 mètres et avec une autonomie de 35 km.
Ces véhicules permettront de parcourir de petites distances au-dessus des grandes villes
"S'il y a autant d'intérêt autour du VTOL (véhicule à décollage et atterrissage verticaux, NDLR) ce n'est pas uniquement parce que ça fait rêver, c'est parce qu'il y a des qualités intrinsèques au projet qui expliquent cette mobilisation mais également la concurrence internationale pour pouvoir être une des zones du monde dans laquelle cette filière se structurera", a expliqué le directeur général exécutif de Groupe ADP, Edward Arkwright, au cours d'une conférence de presse de présentation du projet.
Outre l'allemand Volocopter, qui présente la solution la plus mature selon les partenaires, ont été sélectionnés dans la catégorie "véhicule" (constructeurs et équipementiers): Ascendance Flight Technologies, le constructeur français du VTOL hybride Atea pour passagers, Ehang, le constructeur de VTOL électrique chinois pour passagers, H3 Dynamics, le développeur singapourien de systèmes VTOL à hydrogène, le Slovène Pipistrel, constructeur d'avions électriques et de VTOL logistiques, Vertical Aerospace (Royaume-Uni) pour son eVTOL VA-1X de transport de passagers, l'Américain Zipline, constructeur et opérateur de drones logistiques, Airbus et Safran Electronics & Defense.
Premières démonstrations prévues à l'occasion des JO en 2024
Les essais réalisés à partir de juin seront la première étape, l'objectif est de pouvoir proposer en 2030 une offre commerciale, avec auparavant des démonstrations à l'occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024. Un premier prototype de Volocopter avait été présenté en octobre 2020 à Pontoise.
"L'idée ce n'est pas d'opposer les modes de transports mais de les compléter",
Pour l'instant, l'usage de ces véhicules est réservé a une certaine clientèle. "Il n'y a pas photo. Le RER A c'est 1,4 million de voyageurs pas jour et dans notre perspective d'offre (de vols en VTOL, NDLR) en 2030 on sera plutôt sur quelques milliers de personnes par jour", selon elle : "l'idée ce n'est pas d'opposer les modes mais de les compléter", explique Mme Dupuis, la directrice stratégie, innovation et développement du groupe RATP.
Le nombre de places à bord du véhicule est très limité. Outre le pilote, il n'est prévu qu'un seul passager. Mais "la question de l'autonomie est clé pour avoir une rentabilité économique", commenté Marie-Claude Dupuis, précisant que dans tous les cas de figure il y aura toujours un pilotage, que ce soit à bord ou déporté du sol.
C’est un modèle de taxi volant électrique qui se veut être une alternative aux hélicoptères pour des déplacements rapides en ville mais
il s'agira, selon les partenaires, de trouver le bon tarif pour répondre à des besoins de parcourir rapidement des distances de 30 km comme par exemple entre l'aéroport et le centre de Paris ou entre pôle d'affaires de la région ou encore de transporter des urgences sanitaires, des colis précieux, des réponses urgentes à des appels d'offres... "Le bon prix sera celui qui répond à une demande pour laquelle le temps a une valeur", résume Mme Dupuis.
Selon une étude du cabinet de conseil Oliver Wyman publiée en novembre 2019, le futur marché des taxis volants pourrait représenter plus de 35 milliards de dollars en 2035 et concernerait 60 à 90 villes dans le monde, et surtout les mégapoles congestionnées d'Asie et d'Amérique.