Si les taxis volants ne sont encore qu'en phase d'essai, ses promoteurs maintiennent le même cap : réaliser des vols commerciaux dès l'été 2024 pour assurer la desserte au moment des Jeux olympiques et paralympiques. Pour cela, ils doivent encore obtenir une certification européenne.
Après un premier vol d'essai en novembre dernier à l'aérodrome de Pontoise, il semblerait que les taxis volants soient bel et bien au rendez-vous des Jeux 2024. C'est ce que leurs promoteurs assurent ce mardi alors que ces nouveaux moyens de locomotion ne sont pas encore autorisés à transporter des voyageurs.
"On est en ligne avec l'objectif du service commercial à Paris en 2024", a affirmé le directeur général exécutif du groupe ADP, gestionnaire des aéroports de Paris, Edward Arkwright, lors d'une conférence de presse au salon aéronautique du Bourget : "on sera au rendez-vous".
ADP et ses partenaires dans ce projet, le constructeur allemand Volocopter et la région Île-de-France, effectuent depuis 2021 à l'aéroport de Pontoise-Cormeilles-en-Vexin (Val-d'Oise, nord de Paris) des campagnes d'essai des appareils "VoloCity": "plus de 20 vols totalisant 200 km ont été réalisés", a indiqué M. Arkwright.
Des trajets expérimentaux
Trois routes ont pour l'instant été définies pour permettre aux futurs taxis volants de parcourir rapidement le bassin parisien. Une première reliera l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle à celui du Bourget. L'héliport d'Issy-les-Moulineaux fera quant à lui la liaison avec l'aérodrome de Saint-Cyr-l'Ecole près de Versailles mais également avec Austerlitz dans le sud-est de Paris où les appareils atterriront et décolleront d'un "vertiport" installé sur une barge amarrée à un quai de la Seine. La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a indiqué que la Région allait "s'engager à la hauteur d'un million d'euros" pour financer la construction de cette barge.
Le choix des trajets expérimentaux répond aussi à la problématique de l'acceptabilité par la population car il s'agit de couloirs aériens déjà pour la plupart empruntés par des hélicoptères, a expliqué pour sa part Damien Cazé, directeur général de l'Aviation civile.
Pour ces appareils électriques, la difficulté va être de s'intégrer dans le trafic aérien et l'environnement urbain. Mais avec leur allure d'insecte, ces objets volants du futur (de seulement deux places) ont l'avantage de faire quatre fois moins de bruit que les hélicoptères, selon Volocopter.
À l'horizon 2024, l'expérimentation envisagée reposera sur une flotte d'une dizaine de Volocity prête à être déployée en Île-de-France, chaque appareil pouvant effectuer deux ou trois vols par heure grâce à des batteries rapidement interchangeables.
En attente d'une certification européenne
Volocopter tente actuellement d'obtenir la certification européenne qui lui permettra de pouvoir voler et espère un feu vert de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) au printemps 2024, même si "ce n'est pas facile", a concédé le PDG de l'entreprise, Dirk Hoke.
Il a promis que le Volocity, qui effectue des vols de démonstration au Bourget, serait aussi sûr qu'un appareil commercial de type Airbus A320, soit une marge d'erreur technique acceptable de seulement un pour un milliard d'heures d'opération.