La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a donné dimanche "un carton rouge au gouvernement", en estimant que la "préparation sociale" des Jeux olympiques était en panne à moins de cinq mois de l'évènement sportif qui débutera le 26 juillet prochain.
"La CGT s'est battue pour gagner la charte sociale des Jeux olympiques, ce qui est une première mondiale, ce qui a permis de diviser par quatre le nombre d'accidents du travail sur les chantiers. Le problème, c'est que là, cette charte sociale est en panne. Sur la préparation sociale des JO, je donne un carton rouge au gouvernement", a déclaré la secrétaire générale de la CGT, invitée de LCI.
Il n'y a pas de négociation dans les entreprises, pas de négociation dans la fonction publique.
Sophie Binet
"Là, c'est le niveau zéro de la préparation à la fois pour celles et ceux qui vont devoir travailler plus cet été et donc à qui on demande de ne pas prendre leurs congés payés, de faire des heures sup', etc. Et aujourd'hui, nous n'avons aucune réponse pour ces travailleurs et travailleuses, il n'y a pas de négociation dans les entreprises, pas de négociation dans la fonction publique", a regretté la syndicaliste.
Des grèves au moment des JO ?
"Je demande au Premier ministre de réunir au plus vite une table ronde avec tous les acteurs sociaux pour qu'on puisse faire le tour de cette impréparation sociale des JO", a poursuivi Mme Binet. La responsable de la CGT n'a pas écarté la menace de grèves sectorielles au moment des JO cet été, tout en nuançant son propos.
"S'il y a des remises en cause des droits des travailleurs, oui il y en aura mais ce n'est pas ce que nous souhaitons", a-t-elle déclaré. "Nous souhaitons avoir un travail préventif (...) On est encore dans le timing. Il faut se dépêcher d'ouvrir des négociations à tous les étages", a plaidé Sophie Binet.
Une "trêve" sociale souhaitée
Le président du comité d'organisation des Jeux Olympiques de Paris Tony Estanguet a dit mercredi souhaiter "une trêve" sociale pendant les JO. Des négociations ont été engagées depuis plusieurs mois dans différents secteurs pour parer à un conflit social dans la police, les transports et l'hôpital afin de compenser les congés reportés et les heures supplémentaires de l'été.
Une prime, jusqu'à 1 900 euros, a par exemple été annoncée le 30 janvier par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour les policiers et gendarmes travaillant en Ile-de-France. Mais la question n'est pas totalement réglée dans les autres secteurs.