Le gouvernement multiplie depuis quelques semaines les campagnes pour demander aux entreprises et aux particuliers d'anticiper leurs déplacements la période olympique.
"C'est un scandale". Pour Frank Delvau, l'annonce de l'Etat ne passe pas. Depuis une semaine, le gouvernement a lancé une campagne pour encourager aux Franciliens à privilégier le télétravail durant la période des JO de Paris à partir de juillet prochain. "L'important c'est de télétravailler", indique des affiches dans plusieurs stations de métro depuis la semaine dernière dans la capitale. L'idée du gouvernement : Faire "gagner du temps" aux salariés en Île-de-France.
"Quand cela est possible, favorisez le travail à distance", indique la campagne gouvernementale. Pour le président de l'Union des Métiers et des Industrues de l'Hôtellerie d'Île-de-France. Selon lui, cela risque d'avoir un fort impact sur la clientèle des restaurants. "Si on dit aux gens de rester chez eux et de ne pas utiliser les transports, les restaurants et hôtels risquent d'en pâtir à une période où l'on réalise souvent le plus gros de notre chiffre d’affaires sur l'année", constate-t-il.
Autre problème selon le représentant syndical : l'organisation des équipes et du travail durant cette période. "Dès le mois de juin, on nous annonce qu'il ne sera pas possible de faire des réunions en présentiel à Paris donc cela va être compliqué pour l'organisation des professionnels qui craignent déjà cette période", estime-t-il. Dès le début de l'été, il s'inquiète également du ralentissement de la fréquentation dans les quartiers d'affaires. "Cela impactera les restaurants surtout le midi qui compte sur ceux qui travaillent loin de chez eux et se restaurent."
Seul secteur épargné selon lui : La restauration haut de gamme qui aura des partenariats pour faire à manger De façon plus pragmatique, il rappelle que le télétravail est impossible pour de nombreuses professions de l'hôtellerie et de la restauration. "C'est très difficile de faire cuire et servir un bœuf bourguignon en télétravail", ironise-t-il. Il craint également une "concurrence déloyale du Comité d'Organisation de JO à travers la vente dans des stands de boissons et alimentation près des sites olympiques."
La Poste cherche des solutions pour assurer la continuité des livraisons
L'hôtellerie et la restauration ne seront pas les deux seuls secteurs impactés par les recommandations gouvernementales. L'État conseille également de limiter les commandes de livraisons à domicile et en point relais. Ainsi, le ministère des Transports conseille aux particuliers d'éviter de se faire livrer entre le 24 juillet et le 8 septembre.
Pour anticiper cela, la Poste indique qu'elle " travaille en ce moment à des plans de continuité d’activité pour assurer au mieux la livraison des colis de ses clients dans le respect des dispositions prises par les Autorités." Enfin, elle indique dans un communiqué comprendre " l’impérieuse nécessité d’assurer la sécurité des biens et des personnes pendant les Jeux."
Anticiper ses déplacements pour désengorger les transports
Sur un site dédié, le ministère des Transports propose une carte interactive pour estimer l'impact sur les routes et dans les transports en Île-de-France pendant les JO.
Cette carte propose un code couleur pour l'ensemble des grands axes de la région pour estimer s'ils sont "à éviter" ou "à privilégier". En termes de transports en commun, l'Etat estime que les lignes les plus impactées pendant les Jeux seront celles qui desserviront les sites des compétitions.