Ce mardi, Julien Bayou, député de la cinquième circonscription de Paris, a décidé de se mettre en retrait de la coprésidence du groupe écologiste à l'Assemblée Nationale. Son ex-épouse a saisi une commission d'enquête au sein d'EELV pour violences morales.
Cette décision fait suite à l'ouverture d'une enquête par la Cellule d’enquête et de sanction sur le harcèlement et les violences sexuelles et sexistes d’EELV saisie récemment par son ex-compagne. Julien Bayou se met donc en retrait de la coprésidence du groupe écologiste à l'Assemblée Nationale. Le député de la cinquième circonscription de Paris a pris sa décision ce mardi matin selon nos confrères de France Info.
Durant l'intervalle, Cyrielle Châtelain, l'autre coprésidente, assurera seule la présidence du groupe à l'Assemblée Nationale.
Selon Sandrine Rousseau, députée EELV de la neuvième circonscription de Paris, il est accusé par son ex-compagne de violences morales. Lundi soir dernier, dans l'émission 'C à Vous' sur France 5, Sandrine évoquant le cas Quatennens, a accusé Julien Bayou, secrétaire national d'EELV, de "comportements de nature à briser la santé morale des femmes". Elle a raconté avoir "reçu longuement" chez elle une ex-compagne "très déprimée" de M. Bayou.
Aurélien Taché évoque une "bonne décision"
Le député écologiste du Val-d'Oise Aurélien Taché a réagi à cette décision. Il évoque à ce propos "une bonne décision". Sur le plateau de Franceinfo, il explique que "quand la parole des femmes se libère, il faut en tirer les conséquences". Celui-ci explique que Julien Bayou allait néanmoins continuer à siéger à l'Assemblée Nationale.
"La cellule d'enquête et de sanction contre les violences sexuelles et sexistes a été saisie cet été et fait son travail", a indiqué à l'AFP la numéro 2 d'EELV et députée Sandra Regol. "Chez les écologistes on n'évite aucune question."
"C'est une diète médiatique et politique, c'est surtout un geste de respect envers les femmes qui sont mobilisées et qui sont en colère, pas spécialement contre lui, mais contre les hommes politiques qui ne font rien", a déclaré Sandra Regol sur Franceinfo ce mercredi matin. Elle assure qu'il s'agit d'une "décision collective" des Verts face aux questionnements "légitimes des femmes, des féministes, des personnes qui ont été victimes et qui se sentent blessées à chaque fois qu'une histoire de ce type sort dans les milieux politiques".
La commission interne des Verts, composée de bénévoles "formés pour ce type d'affaire", n'a pas terminé son enquête. Julien Bayou sera entendu "bientôt". En revanche, le témoignage de son ex-compagne a déjà été recueilli. "Nous n'aurons pas les tenants et les aboutissants mais elle rendra ses conclusions au parti pour innocenter ou pour punir", résume la députée écologiste. Sandra Regol précise que cette commission ne se "substitue pas à la justice", elle donne seulement "un espace où les personnes, les femmes, les filles, les victimes, peuvent raconter ce qu'elles ont vécu" afin de garantir aux femmes du parti de "pouvoir militer en toute sérénité".