Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) appelle à une marche blanche, lundi 26 décembre, en hommage aux victimes abattues vendredi 23 décembre. Elle partira de la rue d'Enghien dans le 10e arrondissement.
Tout un symbole : la marche partira du lieu où ont été abattues trois personnes à proximité du centre culturel kurde Ahmet Kaya, rue d'Enghien à Paris, ce lundi 26 décembre à 12h.
La marche rejoindra "le 147 rue La Fayette, où les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez ont été exécutées 10 ans plus tôt", indique le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) via un communiqué.
Selon les organisateurs, cette marche a pour but de "rendre hommage aux victimes" mais aussi de "condamner ces actes terroristes et dénoncer l’impunité des crimes politiques".
A l'heure actuelle, le parquet de Paris n'a pas retenu le mobile terroriste mais celui de raciste s'appuyant sur des propos du suspect en garde à vue disant ressentir une "haine des étrangers devenue complètement pathologique".
"Crimes politiques et terroristes"
Mais ces militants kurdes l'affirment : "ces crimes politiques et terroristes orchestrés par la Turquie surviennent à la veille du 10e anniversaire du triple assassinat des militantes kurdes commis dans ce même 10e arrondissement de Paris par un agent des renseignements turcs, des crimes politiques qui restent toujours impunis", poursuit le communiqué du CDK-F.
L'attaque de vendredi a bouleversé la communauté kurde, qui a dénoncé un acte "terroriste". Depuis, elle met en cause la Turquie. Le CDK-F rapporte ainsi les propos du ministre de l'Intérieur turc, Süleyman Soylu, tenus dans un article du grand quotidien turc Cumhuriyet paru sur son site internet le 24 décembre : "Tayyip Erdogan (le président turc, ndlr) éliminera non seulement les terroristes en Turquie, mais aussi les terroristes dans le monde".
Une manifestation qui avait rassemblé plusieurs centaines de personnes place de la République à Paris samedi à Paris a dégénéré malgré l'intervention d'un service d'ordre kurde et d'autres fortes tensions ont été constatées lors de manifestations à Marseille ou Bordeaux.
Pour de nombreux Kurdes, ce triple assassinat fait écho à celui, jamais élucidé, de trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) le 9 janvier 2013 à Paris.
Le principal suspect présenté à un juge d'instruction
Placé en garde à vue vendredi peu après les faits, il a été conduit samedi en fin de journée à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police pour des raisons de santé. Sa garde à vue a finalement pu reprendre dimanche à 16h25, a rapporté le parquet de Paris.
L'homme de 69 ans soupçonné d'avoir assassiné trois Kurdes et blessé trois autres personnes vendredi à Paris, qui a reconnu en garde à vue avoir voulu tuer des étrangers, doit être présenté lundi à un juge d'instruction en vue d'une éventuelle mise en examen.
Source : AFP